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31/07/2007

L'argent, nerf de la guerre anti-OGM

Le progrès 

Les anti-OGM sont prêts à saisir la justice pour faire indemniser les productions qui seraient contaminées par des cultures OGM voisines « Si un agriculteur en OGM risque de rembourser à un « bio » la perte de sa production, cela doit le faire réfléchir »


Après avoir tiré la sonnette d'alarme, lancé une pétition, tenu quatre réunions d'information dans les cantons concernés, les anti-OGM vont continuer leur combat. Pas question pour eux de baisser les bras. Au contraire, ils comptent toujours mettre la pression par d'autres méthodes.
D'abord en impliquant davantage les élus. Aux gens qu'ils ont rencontré à Montrevel, Coligny ou Viriat, le message a été le même : « Interpellez vos élus comme vos producteurs sur leur responsabilité à cautionner par leur silence la vente d'une viande contaminée par les OGM ». Mais il faut bien le dire, les élus politiques ou responsables agricoles, ont plutôt été discrets ces dernières semaines sur le sujet. Du coup, le collectif anti-OGM compte aller plus loin.
Quand on parle anti-OGM, on pense aux faucheurs. Cela ne sera peut-être pas le cas dans l'Ain. « J'ai participé il y a bien longtemps à un fauchage de cultures transgéniques. Mais à l'époque, il fallait marquer les esprits. Aujourd'hui, ces opérations ne me semblent pas adaptées, parce qu'elles touchent plus des producteurs que des sites d'expérimentation, » explique Gérard Boinon, secrétaire général de Res'ogm info.
Alors que faire ? Après une mini trêve estivale, les anti veulent encore « ramener à la raison » les producteurs qui ont cédé aux sirènes OGM. Une fois la première phase d'information passée, ils espèrent que certains vont changer leur fusil d'épaule. Comment ? D'abord en faisant savoir sur la place publique qu'ils ont planté des cultures transgéniques. « Tout se sait, il y a toujours des rumeurs. Nous allons demander aux agriculteurs suspects de nous certifier que leurs productions sont exemptes d'OGM. S'ils refusent, c'est très simple, nous ferons des prélèvements. »

L'argent, nerf de la guerre...
A la Confédération paysanne, Mathieu Perdriault ne dit pas autre chose. « Le fauchage n'est pas dans l'Ain notre philosophie, ce ne peut être qu'un choix individuel. Aujourd'hui nous voulons d'abord identifier les sites. Pour protéger ceux qui risquent de perdre leur label en bio ou en Bresse, leur production traditionnelle. Ensuite on passera aux tribunaux ». Dans les faits, l'identification des OGM s'avère d'ailleurs assez simple. En prélevant quelques feuilles, - une vingtaine suffisent - on peut par broyage faire un « jus de tige » et identifier les toxines. En cas de doute, une seconde analyse plus approfondie permet d'identifier à coup sûr une production transgénique.
« On va d'autant moins se gêner que ces analyses seront financées par la région, » expliquait à Viriat Gérard Boinon. Après localisation, les producteurs voisins en cultures bio ou en conventionnelles seront prévenus, et si leurs productions sont contaminées, ce sera le tribunal : « Aucune assurance au monde ne couvre l'indemnisation d'une culture contaminée. Si un agriculteur en OGM risque de rembourser à un « bio » la perte de sa production, cela doit le faire réfléchir. Avec un précédent, on espère ainsi faire reculer les cultures OGM, » explique t-on à la Conf'.
Olivier Leroy

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