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10/01/2008

La Haute autorité sur les OGM cultive la prudence

Article du Progres en page france

Article du jeudi 10 janvier 2008

Elle fait état de ses «doutes sérieux» sur le maïs Mon 810 dans un rapport remis hier au ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. Fort de cet avis, le président Sarkozy pourrait interdire provisoirement le seul organisme génétiquement modifié en France

«Nous avons des doutes sérieux » sur le maïs Mon 810, a indiqué hier le président de la Haute autorité provisoire sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). La Haute autorité provisoire - elle ne sera créée formellement que par la pro- chaine loi sur les OGM (lire ci-dessous) - a « relevé un certain nombre de faits scienti- fiques nouveaux négatifs impactant notamment la flore et la faune » concernant le Mon 810, a précisé Jean-François Le Grand, sénateur de la Manche.
Il s'agit de « la dissémination à longue distance, sur plusieurs dizaines, voire centaines de km - alors que les précédentes études portaient sur plusieurs dizaines et centaines de mètres », indique le rapport qu'il a remis hier à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie. Sont également évoqués « la résistance chez des insectes », et « les effets constatés sur la flore et la faune », notamment sur le lombric et les micro organismes.
Le président Sarkozy, qui a demandé la communication de l'avis, doit rendre sa décision « dans 24 heures à 48 heures au plus », a indiqué Jean-Louis Borloo. Mardi lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat avait promis de recourir à la clause de sauvegarde pour suspendre la culture du maïs Mon 810 - seul OGM cultivé en France -, « en cas de doute sérieux ».
La clause de sauvegarde, actuellement utilisée par six pays, permet à un Etat membre de l'Union européenne d'interdire un organisme génétiquement modifié autorisé au plan communautaire, à condition de justifier cette mesure par un dossier scientifique étayé.
En grève de la faim depuis sept jours pour obtenir l'activation de la clause de sauvegarde, l'altermondialiste José Bové a estimé, hier soir, qu'il s'agissait désormais de la « seule possibilité » ouverte à Nicolas Sarkozy au vu de l'avis rendu. « Les conditions sont à nouveau requises pour qu'ait lieu un examen sérieux du projet de loi qui engagera les conditions de culture des OGM pendant de nombreuses années, note de son côté François Lucas, président de la Coordination Rurale. « Cela peut aussi amener l'Europe à revoir sa position qui était jusqu'à présent a priori favorable aux OGM », souligne-t-il. « Rien ne devrait pousser le gouvernement à accélérer un processus de décision sur cette clause de sauvegarde, à moins d'agir d'une façon politicienne », juge au contraire Pascal Férey, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

 

 

 

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