13/01/2008
Le progrès : Le maïs OGM continue d'alimenter le débat
Article du dimanche 13 janvier 2008
Annoncée vendredi, la suspension de la culture du maïs MON810 - seul OGM jusqu'ici autorisé dans l'Hexagone - continue d'alimenter le débat sur les organismes génétiquement modifiés.
Avec cette décision, a fait valoir hier le président Sarkozy, « je fais le choix politique majeur de porter notre pays à l'avant-garde du débat sur l'environnement ».
L'interdiction est « affligeante » et guidée par des « raisons de politique politicienne », estime au contraire Jean-Michel Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Quatre syndicats des professionnels des semences l'ont qualifiée d'« incompréhensible ». Et elle a déclenché la colère chez nombre de céréaliers de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine, les deux principales régions productrices (20 000 hectares sur un total de 22 000).
Les anti-OGM - dont les deux grandes associations de défense de l'environnement Greenpeace et France Nature Environnement - se sont, eux, réjouis de la décision gouvernementale. En grève de la faim depuis le 3 janvier pour réclamer une telle décision, l'altermondialiste José Bové a arrêté son mouvement hier mais « pas le combat ». Et son avocat Me François Roux a demandé l'amnistie présidentielle de tous les « faucheurs volontaires » à qui le gouvernement vient de rendre « justice au combat qu'ils mènent depuis 10 ans ».
Le gouvernement a précisé « s'appuyer sur les conclusions du comité de préfiguration de la haute autorité sur les OGM », qui a fait état d'« éléments scientifiques nouveaux » et de nombreuses interrogations autour du MON810. « Les doutes sur cet OGM [ ] ne condamnent pas l'intérêt de cette technologie pour relever les défis alimentaires et environnementaux », indique-t-on de source gouvernementale. Et d'annoncer un plan d'investissement dans les biotechnologies végétales de 45 millions d'euros. « Il est nécessaire de réaffirmer que les biotechnologies sont porteuses d'espoir pour notre santé et notre développement économique. C'est aussi une question d'indépendance nationale », a fait valoir Valérie Pécresse, la ministre de la Recherche.
Mais la Confédération paysanne (CP) a noté que la décision du gouvernement était « équivoque » puisque le Premier ministre « ajoute que cette technologie aurait un intérêt pour relever les défis alimentaires et environnementaux ». Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) « regrette » la mise en place d'un plan pour les biotechnologies.
« Puisqu'il y a des « interrogations », [ ] on se donne les moyens de faire de la recherche indépendante sur les biotechnologies », a justifié Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie.
10:50 Publié dans La presse locale | Lien permanent | Commentaires (0)
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