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01/03/2009

Salon de l’agriculture : les semences mutantes irradiées critiquées par les Amis de la Terre

www.developpementdurable.com - 28 février 2009

Le Salon international de l’agriculture qui ferme ses portes dimanche devrait être l’occasion de mettre en valeur les savoirs paysans et de promouvoir une agriculture respectueuse de la nature et de l’être humain. Ce n’est pourtant pas le cas, selon l’association les Amis de la Terre.

Alors que Jean-Luc Poulain, président du Salon international de l’agriculture, s’enthousiasme : « les agriculteurs ont intégré dans leur processus de production des nouvelles technologies » pour « produire aujourd’hui, nourrir demain, respecter toujours ! ». L’association écologiste dénonce « les plantes modifiées par irradiation qui envahissent nos assiettes…cela sans que le consommateur en soit informé ni que des études soient menées pour écarter tout risques pour la santé et l’environnement ».

Un accélération du processus naturel de modifications spontanées...

Parmi elles, entre autres, la « mutation induite » issue de la recherche nucléaire qui, après les dégâts déjà perpétrés en termes d’énergie et de conflits armés, s’attaque maintenant à la sécurité alimentaire. Ainsi, selon un document interne de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), cette technique « sûre, éprouvée et rentable » pourrait « aider à vaincre la faim dans le monde ».

Explications. Pour améliorer les semences, les scientifiques se servent d’agents mutagènes. Cette mutation induite ne ferait qu’accélérer le processus naturel de modifications spontanées. Ce sont aujourd’hui près de 3000 variétés de 170 espèces différentes qui seraient concernées. La technique a de quoi séduire. Avec 60 millions investis pour le Japon par exemple entre 1959 et 2001, le retour sur investissement est égal à 60 milliards d’euros.

Une absence totale de maîtrise des effets non intentionnels

Pour Marie-Christine Gamberini, référente sur l’énergie et le nucléaire aux Amis de la Terre, « c’est bien cette violence de l’intervention sur le génome des plantes, hors du contexte naturel, qui est intolérable et irresponsable ! La mutation artificielle de l’ADN par radioactivité est une technique ancienne, mais les progrès en matière de séquençage des gènes en rendent désormais les produits brevetables et industrialisables. »

L’association insiste sur « l’absence totale de maîtrise des effets non intentionnels, le caractère aléatoire de la technique et l’imprévisibilité des recombinaisons génétiques, avec de possibles effets délétères sur l’humain ». Pour Hélène Gassie, référente sur l’agriculture, « ce travail conjoint de l’AIEA avec la FAO pour créer des plantes mutantes œuvre à l’éternel projet de mise en coupe réglée des paysans de la planète et à l’asservissement par l’arme alimentaire. Les manipulations et l’appropriation du vivant, conçu comme une matière inerte et lucrative, n’ont plus de limites. »

Les Amis de la Terre rappellent que tous les paysans de la planète disposent de semences adaptées à leur terroir, qui n’ont pas besoin d’engrais chimiques et qui résistent aux changements grâce à leur biodiversité intrinsèque. La priorité est de garantir à ces paysans l’accès à la terre et à l’eau et le droit de préserver et d’échanger leurs semences pour vivre dignement. C’est le seul vrai moyen d’éradiquer la faim dans le monde. Un vœu bien éloigné des considérations hégémoniques de l’AIEA soutenue par la FAO selon l’association écologiste.

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