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15/02/2009

L'empire de la honte

Jean  Ziegler  , 2005

Édition Le livre de Poche, juillet 2008

p. 12 : Un peu moins d'un milliard d'êtres humains vivent en Afrique. Entre 1972 et 2002, le nombre des africains gravement et en permanence sous-alimentés a augmenté de 81 à 203 millions.

Pourquoi ? Les raisons de cette situation sont multiples. La principale est due à la politique agricole commune de l'Union Européenne.

p. 63 : Contre les crimes commis par Georges W. Bush, Ariel Sharon et Vladimir Poutine (en Irak, en Palestine et en Tchétchénie) se dressent des groupuscules fanatisés de terroristes sanglants. Au terrorisme d'État répond le terrorisme groupusculaires. Et si ses dirigeants sont souvent originaires des classes aisées d'Arabie Saoudite, d'Égypte et d'ailleurs, ses « soldats » se recrutent généralement parmi les populations les plus démunies des shanty towns de Karachi, des bidonvilles de Casablanca ou des hameaux désolés des montagnes de l'Hindou Kouch. L'absurdité des dépenses militaires saute dès lors aux yeux : la misère est le terreau du terrorisme groupusculaire, l'humiliation, la misère, l'angoisse du lendemain favorisant grandement l'action des kamikazes.

P. 66 : Les sociétés transcontinentales de la fabrication et du commerce des armes de guerre ainsi que les fonds d'investissements spécialisé dans le financement de l'électronique militaire (tels que le Carlyle Group), profitent jour après jour de l'accroissement massif du budget militaire justifié par la « menace terroriste ». Or, le nombre de grandes chaînes de télévision aux États-Unis, dont l'audience quotidienne s'évalue en dizaines de millions de personnes, appartiennent aux fabricants d'armes. NBC, par exemple, est la propriété du trust General Electric, l'un des plus grands fabricants mondiaux dans le domaine de l'électronique militaire...

Qui s'étonnera, dans ces conditions, que, sautant allègrement du petit mensonge ordinaire au mensonge d'État, la « guerre mondiale contre le terrorisme » recoure aussi facilement à la manipulation par la peur, au rejet de l'autre, à la xénophobie et au racisme ?

P. 141 : Un enfant en situation de malnutrition chronique peut ainsi manger à sa faim et néanmoins agoniser sous le coup d'une maladie due au manque de micronutiments.

Dans les 122 pays du tiers-monde où vivent près de 80% de la population de la planète, la carence en micronutriments provoque des hécatombes. (L'auteur énumère le kwashiorkor fréquent en Afrique noire, l'anémie, le rachitisme, la cécité...).

P. 142 : Selon le rapport de la Banque mondiale de mars 2006, plus de 15% des enfants palestiniens de moins de dix ans vivant en Cisjordanie et à Gaza sont gravement et chroniquement mal nourris.

P. 143 : Pour la nourriture des bébés âgés de six à vingt-quatre mois, le fer est essentiel. Son absence endommage la formation des neurones cérébraux. Dans les 49 pays les plus pauvres, c'est le cas de 30% des bébés. Ils souffriront des déficiences mentales leur vie durant.   (...)   Toutes les quatre minutes une personne perd la vue par manque de vitamine A. 40 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent d'une déficience en vitamine A. 13 millions d'entre eux perdent la vue chaque année.

P. 144 : Dans le corps de la femme (et donc du fœtus), la carence en iode fait des ravages. En 2006, près de 20 millions de bébés sont nés avec des infirmités mentales irrécupérables.

P. 145 : Pourtant, la malnutrition pourrait, sans grand problème technique à résoudre ni coûts financiers exorbitant, être rapidement éliminée de la surface de la terre.  (...)  Les organisations internationales manquent de fonds pour lancer des programmes d'éradication de la malnutrition à l'échelle planétaire (1).

(1) note en bas de page 146 : Il existe à Genève, depuis 2003, une fondation de droit suisse, Global Alliance for Improved Nutrition (GAIN), dont le but est de fortifier, par l'apport de micronutiments, la nourriture localement consommée dans les pays du tiers-monde. Son adresse Internet : www.gainhealth.org

P. 217 : Dans un livre paru en 2002, Lula explique : « ... des préjugés de classe, embusqués dans les cœurs et les esprits des travailleurs eux-mêmes, nous faisaient douter de notre capacité à nous comporter comme des sujets historiques ».

 

P. 321 – 322 : …en Éthiopie, le cultivateur de café a vu le prix de vente de ses grains s’effondrer des deux tiers en moins de cinq ans. Pendant la même période, le prix de la tasse de café servie dans les bistrots genevois a doublé.

 

P. 328 : …en sept ans, les cents plus puissantes sociétés transcontinentales ont augmenté leur chiffre de ventes de 44% quand leur personnel, lui, n’augmentait que de 21%.

P. 342 : Marat écrit : « L’opinion est fondée sur l’ignorance et l’ignorance favorise extrêmement le despotisme (1). »

         Informer, rendre transparentes les pratiques des maîtres est la tâche première de l’intellectuel. Les vampires craignent comme la peste la lumière du jour.

 

(1)   Jean-Paul Marat, Textes choisis, p. 21 ; éditions de Minuit, 1945.

 

 

L’auteur montre également comment l’absence de front de résistance depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique en 1989 a accéléré les dégâts causés par l’empire de la honte.

                                                          Jean Ziegler

J'avais fini cette lecture juste avant le discours de Nicolas Sarkozy du 5 février 2009. Comment faire en sorte qu'il puisse s'inspirer de Jean Ziegler et d'Eric Toussaint *, et notamment ne pas passer à côté de l'abolition de la dette du tiers-monde, thème transversal de l'ouvrage ?

* Sur Eric Toussaint, voir par exemple
http://www.hooseek.com/web?recherche=%C3%A9ric+toussaint&lang=&sid=499489722cba9

 

Sur le plan international encore, ce serait tellement humain que le Président Sarkozy impulse une réaction au fait que « la baisse tendancielle des prix agricoles réels qui se poursuit depuis plus de cinquante ans » (2) affame les petits paysans qui affluent dans les bidonvilles. Qu’est-ce qu’il attend ? Qu’est-ce que nous attendons ?

 

   (2) « Via Campesina – une alternative paysanne à la mondialisation néolibérale » p. 24, éditions CETIM, 2002.

Pour d'autres informations sur les questions de politique internationale vues sous un angle fort intéressant, voir le blog http://ploutopia.over-blog.com/



Comment encore faire en sorte qu'il tienne compte de l'épuisement programmé des ressources fossiles et des réserves de minerais ? Voir http://terresacree.org 

Peut-être ne pas attendre ni espérer de lui, mais plutôt agir localement.

Le contraire de l'espoir, c'est l'action.



Sur Jean Ziegler, voir
http://www.youtube.com/watch?v=Ko1NwXzYaXM&feature=related
et
http://www.youtube.com/watch?v=YI85TPuD6fY&feature=related 

21:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

Semences irradiées et irradiation des aliments

Par Thierry Folliard

L’irradiation des aliments vient s’ajouter à une longue liste de technologies destinées à la conservation des aliments : appertisation (stérilisation par la chaleur dans des contenants hermétiques), congélation, surgélation, pasteurisation et traitement UHT...

Ici, un rayonnement ionisant inférieur à 10 kGray (dose absorbée moyenne) est projeté sur les aliments afin d’éradiquer germes, champignons, œufs d’insectes et parasites.
Néanmoins, cette dose ne permet pas d’éliminer toutes les bactéries, ni les toxines, ni les virus, ni le prion.
Les aliments n’en sortent pas radioactifs, mais de nouvelles molécules éventuellement génotoxiques, cytotoxiques et cancérigènes sont générées.
De plus, la toxicité de ces produits de radiolyse n’a été que très peu étudiée, au mépris du principe de précaution.

Prolonger artificiellement la durée de conservation des denrées...

Les produits principalement concernés en France sont les épices, les plantes aromatiques, les oignons, les aux, les légumes et fruits secs, germes de céréales, gomme arabique, farine de riz, volaille, cuisses de grenouilles congelées, sang séché et plasma, crevettes, caséïne, caséïnates, ovalbumine…

La finalité de cette technologie est en fait de prolonger artificiellement la durée de conservation des denrées en vue de leur exportation des pays du Sud vers les pays occidentaux, gros consommateurs.
Cette politique agro-industrielle, marquée par l’hygiénisme nord américain, entérine de fait le commerce d’une alimentation mondialisée et de plus en plus aseptisée.

Mais les partisans des technologies de l’atome vont encore plus loin dans leur volonté de contrôler la nature et l’évolution...

Pour répondre à la crise alimentaire, l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) propose de modifier le patrimoine génétique des cultures de produits alimentaires par la technique dite de « mutation incitée par irradiation ».

Défendant ardemment depuis 50 ans les « bienfaits » de l’atome, l’AIEA s’est employée à bombarder des semences de riz, de blé…, par des radiations ou des toxiques chimiques, pour développer des variétés qui seraient plus résistantes aux aléas climatiques.

Affirmant que cette technique est « propre et saine » (AIEA, agence Reuters, Vienne 02/12/2008) car les semences ne sont pas radioactives, et qu’en comparaison avec la technique de la transgénèse (les Organismes Génétiquement Modifiés), elles ne reçoivent pas de gène étranger, ces chercheurs modifient en fait de manière irréversible et totalement aléatoire le génome de l’espèce irradiée.

Une telle variété irradiée de plante est donc, exactement comme un Organisme génétiquement modifié, une chimère génétique, dont les conséquences éventuelles sur la santé humaine (allergies, cancerogénèse, mutations du génome humain…) sont totalement inconnues.
Les mutations existent dans la nature : soumises à un stress climatique par exemple, les plantes adaptent leur génome, mutent ou expriment d’autres gènes qui étaient en sommeil.

Des mutations sont provoquées au petit bonheur la chance...

Dans le cas de l’irradiation, ces mutations sont provoquées au petit bonheur la chance, sur un intervalle de temps infiniment plus court, comme pour les OGM.

Affirmer que « cette mutation induite ne fait qu’accélérer le processus naturel de modifications spontanées qui surviennent dans les plantes » (AIEA, agence Reuters, Vienne 02/12/2008) fait totalement abstraction du fait que nous savons dans la réalité que peu de choses sur ce processus naturel.

En effet, pour prendre l’exemple du génome humain, seuls 2 % de notre patrimoine génétique sont codants pour la synthèse des protéines, alors que nous ne connaissons pas à ce jour le rôle des 98 autres %, constitués de séquences répétitives.

La connaissance du génome n’en est qu’à ses balbutiements.
Autant dire que nous jouons, une fois de plus, aux apprentis sorciers.

La FAO, associée à ce projet avec l’AIEA depuis la création de leur Division mixte en 1964, indique que son but est désintéressé et ne vise qu’à développer un commerce plus équitable, afin de venir en aide aux paysans les plus démunis pour leur permettre de vivre décemment (Agence Reuters : « La science nucléaire au service de la sécurité alimentaire : l’AIEA dit que les semences irradiées pourraient atténuer les effets de la crise alimentaire », Vienne, 2 décembre 2008).

Mais, en réalité, le droit de tous à la terre, à une alimentation suffisante et à la santé, ne passera-t-il pas plus simplement par un partage équitable des ressources et des richesses ?

Thierry Folliard
Naturopathe et ingénieur énergie-environnement
Co-animateur au Collectif Français contre l’Irradiation des Aliments Administrateur de Consom’Solidaire (Paris 13e),
membre du C.A. d’Action Consommation

Source : Article publié par la revue Biocontact n°188, février 2009

Sélection des meilleures critiques de cultivons la terre

Il y a un avis sur CLT sur le site de télérama ! http://www.telerama.fr/cinema/films/cultivons-la-terre,34...

J’ai créé une nouvelle rubrique sur le site : sélection des meilleurs critiques de cultivons la terre  http://www.resogm.org/spip.php?article122

13/02/2009

Article du Progrès

du vendredi 13 février 2009

Maïs 0GM : le rapport de l’Afssa ne change rien dans l’Ain

Le rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur la non-dangerosité du maïs Monsanto 810 pour l’homme ne change rien à la situation. vis partagé par le collectif « OGM non merci 01 » et la FDSEA.

« L’Afssa n’a fait aucune évaluation supplémentaire » note Gérard Boinon, porte-parole du collectif. « La décision reste suspendue au processus d’évaluation européen. Le conseil des ministres se réunira le 25 juin. Jusque-là, on est sur la clause de sauvegarde. Mais nous restons vigilants. Nous ne sommes pas près de laisser implanter des OGM dans notre département ».

Pour Gilles Brenon, secrétaire général de la FDSEA : « Nous avons toujours prôné la loi et rien que la loi, même si selon nous la décision du gouvernement français a peut-être été prise un peu hâtivement. L’Afssa dit que le Mon810 n’est pas dangereux pour l’homme. Il faut voir quels sont les risques pour l’environnement. De toute façon, pour cette année, il n’y aura pas de plantations. Et il vaut mieux prendre encore une année de recul avant de se lancer ».

 

12/02/2009

ARRETE MUNICIPAL de SAINT DENIS EN BUGEY (AIN)

Le Conseil Municipal de SAINT DENIS EN BUGEY (AIN)  par délibération du 02 décembre 2008 a demandé
au Maire de prendre un arrêté interdisant la culture des OGM sur le territoire de la Commune.


transmis ce jour au contrôle de légalité.

 

DEPARTEMENT DE L'AIN                                                                                REPUBLIQUE FRANCAISE

Arrondissement de BELLEY

Canton d'AMBERIEU EN BUGEY

Commune de SAINT DENIS EN BUGEY

 

 Interdiction d’utiliser les OGM

 

ARRETE MUNICIPAL

 

Le Maire de la Commune de SAINT DENIS EN BUGEY ;

 

Vu le constitution et le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 selon lequel la nation garantit à tous la protection de la santé, de même que le préambule de constitution de 1958 reconnu par le conseil constitutionnel depuis 1971 ;

 

Vu la charte de l’environnement 2004 et notamment l’article 5 de la charte de l’environnement, selon lequel «lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état de connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par l’application du principe de précaution et dans leur domaine d’attribution, à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation d’un dommage» ;

 

Vu le Code de l’environnement et notamment son article L. 110-1 et notamment le 1° du II de cet article ;

 

Vu l’article L 531-2-1 du Code de l’Environnement, selon lequel les OGM «ne peuvent être cultivés (…) que dans le respect de l’environnement et de la santé publique, des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production commerciales qualifiées, ‘sans organismes génétiquement modifiés’».

 

Vu le Code général des Collectivités Territoriales et plus particulièrement les articles L.2212-1 et L.2212-2-5° qui chargent le Maire de prévenir, par des précautions convenables, les pollutions de toute nature ;

 

Vu l’article L.1311-2 du Code de la Santé Publique, le Maire peut édicter des mesures particulières en vue d’assurer la protection de la santé publique dans la Commune.

 

Considérant que la Commission et les Etats membres de l’Union Européenne tendent à associer la notion d’environnement à la notion de respect des structures agraires ;

 

Considérant que les conditions d’évaluation actuelles menées sur le OGM ne fournissent pas les garanties suffisantes qui permettent d’affirmer que les risques pour la santé humaine et l’environnement liés à la culture de plantes génétiquement modifiées sont suffisamment maîtrisés ;

 

Considérant la nécessité impérative de maintenir localement les conditions environnementales pour que se développe une agriculture de qualité ;

Considérant que, pour conserver une agriculture et une alimentation exempte d’OGM, il est nécessaire d’entendre par «sans organismes génétiquement modifiés», l’absence de matériel génétique ayant été modifié et tout ou partie d’une manière que ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou recombinaison naturelle, qu’elle qu’en soit l’origine et dépassant le seuil de détection à l’analyse.

 

Considérant la création de jardins familiaux qui exigent de préserver l’agriculture traditionnelle ;

 

 

 

Considérant que la pollution génétique irréversible, aurait pour conséquence la remise en cause de l’écosystème et la modification des systèmes agricoles ;

 

VU la délibération du Conseil Municipal, en date du 02 décembre 2008, reçue à la Sous-Préfecture de BELLEY le 05 décembre 2008 demandant au Maire de prendre un arrêté interdisant la culture en plein champ de plantes génétiquement modifiées sur tout le territoire de la commune.

 

A R R E T E

 

ARTICLE 1 :       La culture en plein champ de plantes génétiquement modifiées est interdite pour l’année en cours sur tout le territoire de la Commune.

 

ARTICLE 2 :      Le Maire de la Commune, tout officier et agent de police judiciaire et tout agent visé à l’article 15 du Code de procédure pénale sont chargés, chacun en ce qui les concerne de l’exécution du présent arrêté.

 

ARTICLE 3 :      Le présent arrêté est transmis à Monsieur le Sous-Préfet de BELLEY et une ampliation sera adressée à :

                                    L’agent de Police Municipale.

 

 

 

                                                                                                                       SAINT DENIS EN BUGEY, le 12 février 2009

                                                                                                         

 

                                                                                                                                                                     Le Maire,

 

 

                                                                                                                                                                     Bernard SERVAIS