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03/08/2007

Mais où sont donc ces OGM ?

Article paru dans la Voix de l'Ain Vendredi 3 août 2007

 

Une « chasse aux sorcières » semble engagée. 90 per­sonnes étaient réunies à Viriat jeudi 26 août au soir, pour une réunion d'information sur les Organismes génétiquement modifiés. Gérard Boinon, membre du collectif « OGM non merci » a tenté d'expliquer ce que sont les OGM et quelles sont les consé­quences de leur utilisation massi­ve. Une réunion qui a très vite tourné à un jeu de la « vérité ».

Mais où sont donc ces OGM dont tout le monde parle ?

Des parcelles où des agricul­teurs ont cultivé des OGM se trouvent en effet dans des can­tons de la région. Les membres du public cherchaient alors à savoir quels sont les paysans qui les cultivent. Climat de suspicion et propos agacés ont rythmé la soirée. Les paysans anti-OGM ne comprenant pas pourquoi on leur cache l'identité de ceux qui la cultivent. Chacun observe son voisin.

La culture d'OGM est légale si la parcelle cultivée est à 50 mètres des cultures du voisin et que l'agriculteur informe les pouvoirs publics. En Bresse, le maïs OGM est disséminé dans 134 hectares. Deux parcelles ont été recensées sur le canton de Mon-trevel-en-Bresse, deux sur celui de Viriat, cinq sur celui de Saint-Trivier-de-Courtes comme sur celui de Coligny. Quatorze pay­sans auraient donc décidé de franchir le pas. Ils sont pointés du doigt par leurs confrères

mais aussi par de simples citoyens présents à la réunion d'information. Inquiète, une dame s'interroge : « où est la transparence ? ». Un agriculteur lâche : « on les trouvera, les corbeaux ne mangent pas d'OGM »

 

Halte aux rumeurs

De son côté, Gérard Boinon explique qu'il n'est pas : « contre les OGM par principe, mais contre ceux présentés aujour­d'hui ». Il aimerait voir arriver sur le marché des OGM alliant « les capacités du cactus au maïs pour en faire pousser dans le Sahara ». Aujourd'hui ce n'est pas le cas. Le mais transgénique incriminé sur le plan local se nomme maïs BT. 11 a été vendu comme résistant à la pyrale (un papillon qui attaque les récoltes) et produisant lui-même son insecticide. Gérard Boinon dénonce ces "faux avantages. Il y a des moyens efficaces de lutter contre la pyrale. » L'intervenant concède que « cela évite à l'agri­culteur de désherber » mais note que « c'est un petit gain par rap­port aux pertes que cela peut entraîner ». Il ajoute « qu'éthi-quement pariant, ce n'est pas le pied et qu'au niveau du rende­ment, ce n'est pas terrible ».

Particulièrement agacé, un agriculteur assis au dernier rang intervient. « De toute manière, la

liberté de mon voisin s'arrête là où commence la mienne. Si je cultive du maïs à côté de son maïs OGM, le mien sera contami­né. Les pouvoirs publics doivent faire quelque chose ». Un conseiller municipal de Viriat intervient : « Je n 'ai pas de posi­tion tranchée sur les OGM, mais il faut tout de même rappeler que ceux-ci sont légaux, qu'il faut faire attention avant de montrer du doigt certains agriculteurs et de faire courir des rumeurs ». L'élu n'a pas entièrement convaincu l'assistance. Gérard Boinon rappelle que le conseil régional de

Rhône Alpes soutient les anti-OGM et qu'il s'est engagé à aider financièrement les agricul­teurs « victimes » des cultures OGM voisines. Son président, Jean Jack Queyranne a écrit au ministère de l'agriculture pour « dénoncer ces mises en culture de semences génétiquement modi­fiées car il existe un risque de dissémination pour l'environnement ». L'affaire du sang conla-miné et Tchernobyl sont aussi évoqués. Entre menace et inconnue, les OGM continuent de faire peur.

JULIEN VEYRE

 

 

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