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07/09/2007

Le Progrès : la localisation se précise

Article du vendredi 7 septembre 2007

 

OGM : la localisation se précise

Le collectif « OGM non merci » a identifié deux nouvelles exploitations ayant opté pour les OGM, à Cormoz et Domsure. Les exploitants assument, les maires se posent des questions

C'était le 4 juillet. Ce jour là, on apprenait via un site Internet ministériel, la présence de 135 ha de maïs transgénique dans quatre cantons de l'Ain.
Stupeur et indignation pour certains, silence pour d'autres. Le débat national se déplaçait dans le département.
Le collectif « OGM non merci » organisait ses premières réunions d'information et annonçait qu'il allait tout faire pour identifier ceux qui avaient pris le risque de planter le maïs OGM.
Pas pour faucher les récoltes, mais pour les informer des risques qu'ils faisaient prendre -outre aux consommateurs- aux autres producteurs, ceux labellisés bio en particulier, ceux qui produisent du poulet AOC Bresse, du comté AOC ou les apiculteurs.
A la fin du mois d'août, une première parcelle OGM était « dénichée » par les anti sur une exploitation de Pirajoux. Mercredi, deux autres Gaec étaient signalés par le collectif comme ayant eux aussi planté du maïs transgénique. Le Gaec Grosbuis implanté à Cormoz et celui des Cours à Domsure avec des plantations sur Domsure et Cormoz.
Aujourd'hui, selon Gérard Boinon du collectif, aucun doute ne subsiste sur leur choix de plantation. « Nous faisons des analyses, puis des contre-analyses.
En plus, comme à Pirajoux d'ailleurs, les exploitants n'ont pas nié. Ils assument leur choix, leur responsabilité. C'est aussi pour cela que nous les désignons, parce qu'ils doivent aussi assumer les risques qu'ils font prendre aux exploitations voisines. »

A Montrevel aussi
Avec calme, le collectif explique aussi qu'il aimerait dialoguer avec eux en terrain neutre. « Nous ne sommes pas là pour faucher leur production. Mais comme le gouvernement n'a pas voulu le faire.
S'il l'avait fait, les apiculteurs auraient pu par exemple déplacer leurs ruches.
Nous devions faire le travail de recherche. Et les chercheurs d'OGM disent toucher au but. « Pour le canton de Coligny, c'est réglé.
Il nous en reste encore à trouver sur le canton de Saint-Trivier-de-Courtes et de Viriat ».
A Montrevel selon Gérard Boinon, l'exploitation aurait été identifiée. Ne manquerait qu'une contre-expertise pour lever le dernier doute.
Hier soir, Alain Michel un exploitant mis en cause, expliquait ses raisons et se disait ouvert au dialogue.
Les maires des deux communes prônaient plus d'informations des experts, des choix clairs du gouvernement, la prudence. Trois discours posés, comme ceux du collectif.
La tempête lancée par l'annonce en juillet de la présence OGM semblait s'être un peu apaisée.
Peut-être désormais, le débat sur les OGM dans l'Ain pourra t-il enfin sereinement débuté.

Olivier Leroy

 


Ils ont dit

Alain Michel
exploitant en OGM à Domsure
« Oui j'ai fait ce choix, comme mon collègue de Pirajoux parce qu'on a des gros problèmes avec notre élevage de porcs depuis 2000. C'est la catastrophe. Ce choix peut être une solution. On ne s'est pas vraiment caché, si on est resté discrets, c'est parce qu'en face il y a aussi des extrémistes, des gens de la LCR par exemple. On est conscients de nos voisins. Mais je pense que ça se détruit très vite, le Monsanto 810 est différent des autres. On se réfère aux scientifiques »


Michel Pirat
maire de Domsure
« Je ne le savais pas. Je suis moi même agriculteur. De l'OGM on m'en a proposé, je n'ai pas fait ce choix. Mais pour être franc, je ne suis pas un scientifique, je ne peux me prononcer. Franchement, je compte sur le Grenelle de l'environnement qui va se tenir bientôt pour faire des choix, prendre des décisions. C'est pas à nous de le faire, c'est au gouvernement. »


Laurent Chavanel
maire de Cormoz
« Je suis comme mon collègue, je ne savais rien. Je ne suis pas un scientifique. Mais je dis que la moindre des choses c'est de préserver le poulet AOC, le meilleur du monde. Quand on a ça, on ne peut pas prendre de risque. La moindre des choses, même si je ne sais pas quoi en penser, c'est que les scientifiques nous donnent leur avis. Ces OGM chez nous, ça me semble pour le moins précipité. C'est pareil pour le risque avec le comté. Ça devrait être suspendu, il faut faire attention à la région »


Gérard Boinon
collectif OGM non-merci
« Maintenant on touche au but. Il fallait trouver les parcelles, c'est presque fait et cela a été assez facile. Il fallait informer les agriculteurs comme les consommateurs et on va continuer à le faire. En dialoguant, pas en fauchant. Il faudra aussi attendre de savoir si les cultures voisines ont été contaminées. Ces analyses prennent plus de temps, il faudra attendre le grain et non pas se contenter de la tige ou de la fleur. »
Propos recueillis par O.L.

 

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