28/01/2008
Le progrès : La France et les OGM
Article du lundi 28 janvier 2008
La France face à la culture des OGM : une démarche hésitante
Le point sur la question des OGM, à la veille de voir le parlement se saisir à nouveau d'un problème qui agite au delà de nos frontières et dont la solution dépend aussi et surtout des instances européennes
L'activation par la France de la clause de sauvegarde interdisant au moins provisoirement la culture du maïs Monsanto 810 après dix ans d'expérimentation marque une nouvelle étape dans la véritable guerre de religion que s'offre notre pays autour de la question des OGM. Un vieux débat, en vérité, entre les tenants de la science inquiets de voir la France décrocher du train de la recherche et des promesses de productivité qu'elle contient et ceux que l'idée même de toucher au génome et à la source de la vie effraie. Un point s'imposait à la veille de voir le parlement se saisir à nouveau d'un problème qui agite au delà de nos frontières et dont la solution dépend aussi et surtout des instances européennes. 1 - Qu'est-ce qu'un OGM ? Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme végétal, animal ou bactériel dont le matériel génétique a subi une intervention grâce à une technique nouvelle appelée le « génie génétique ». En clair, il s'agit de transférer d'un organisme à un autre - y compris entre des espèces différentes - des gènes sélectionnés. 2 - Les OGM à quoi ça sert ? Depuis que l'homme se mêle de jardinage ou d'élevage il cherche à faire évoluer au moyen de greffes ou de croisements plantes et animaux afin de renforcer leurs performances et de s'assurer une meilleure productivité. Le génie génétique est donc l'application scientifiques de ces pratiques empiriques. La résistance des végétaux à la sécheresse, aux maladies, aux attaques des ravageurs comptent parmi les buts du génie génétique, tout comme l'amélioration des qualités nutritives. En fait le champ d'application de ces techniques encore balbutiantes est immense, notamment dans le domaine de la santé animale et humaine. 3 - Les OGM sont-ils dangereux ? Oui diront certains, non répondront d'autres. Comme toujours la bonne réponse est au milieu. Nous dirons donc que les OGM, en l'état actuel des connaissances, ne sont pas anodins. Au même titre qu'en croisant certaines races de chiens on peut aboutir à créer un animal dangereux, il convient de vérifier que chaque nouvel OGM ne présente pas de risques pour la santé - toxicité, allergie - ou pour l'environnement. Ainsi, avant de développer un OGM réputé résistant aux herbicides encore faut-il s'assurer que ce gène de résistance ne va pas se disséminer au risque de rendre inefficace tous les désherbants. Le problème est, que pour l'instant, les chercheurs manquent de recul et ignorent encore les effets à long terme des OGM. 4 - Sont-ils cultivés en France ? Oui, bien sûr, encore que cela ne concerne qu'une qualité de maïs utilisé pour l'alimentation animale, le fameux Monsanto 810 lequel n'est au surplus cultivé que sur une très faible échelle. D'après des chiffres récents environ 2000 maïsiculteurs - sur 130 000 - se sont lancés dans l'aventure. Et si les surfaces cultivées sont en augmentation sensible - de 500 hectares en 2005 elles sont passées à 22 000 hectares en 2007 - elles pèsent peu face aux 3 millions d'hectares de maïs plantés chaque année en France. Qui plus est, l'essentiel de la production d'OGM se concentre dans le Sud-Ouest du pays (Haute-Garonne et Tarn-et-Garonne). Ce qui n'empêche pas la France de figurer au second rang des pays européens produc-teurs de maïs transgénique, derrière l'Espagne (75 000 hectares). 5 - Et ailleurs sur la planète ? Ils sont cultivés en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Afrique du Sud et en Asie. Et ceci sur des surfaces bien plus conséquentes qu'en Europe. 6 - Qui est pour, qui est contre ? Le mouvement écologiste forme le fer de lance de la contestation anti-OGM alors que les céréaliers, les se-menciers et une organisation agricole comme la FNSEA militent au contraire pour l'introduction de plus d'OGM dans nos cultures. Reste que que le débat divise aussi bien la communauté scientifique que le monde agricole. Ainsi, selon un récent sondage (1), une majorité d'agriculteurs (57 %) dont une bonne part appartenant à la FNSEA (48 %) se disaient favorables à un moratoire sur les OGM. 7 - Pourquoi, après avoir autorisé il y a dix ans la mise en culture du Monsanto 810 la France vient-elle de faire marche arrière et de déclencher la clause de sauvegarde ? Il faut voir là les conséquences du Grenelle de l'environnement mais aussi des conclusions de la Haute autorité sur les OGM. Laquelle constate, à la vue de plusieurs études, que des éléments scientifiques nouveaux sont apparus au cours de ces dernières années concernant notamment la diffusion beaucoup plus large que prévue du pollen issu du Monsanto 810. Ce qui n'est pas indifférent pour les autres cultures. De surcroît, ce maïs transgénique, destiné à la lutte contre la pyrale, est soupçonné de s'attaquer à d'autres espèces comme les papillons et les lombrics. 8 - La clause de sauvegarde c'est quoi ? Prévue dans une loi euro-péenne de 2001, elle permet d'interdire provisoirement la culture ou la vente d'un organisme génétiquement modifié, en invoquant un risque pour la santé et l'environnement. Six pays l'ont déjà activé. Il revient à la Commission européenne, après examen des motifs invoqués par la France, de trancher en dernier ressort sur l'opportunité de cette démarche. Or, il faut savoir que si l'Europe applique en la matière le principe de précaution, elle est aussi tenue par le droit. Ainsi, appelée à juger sur un cas similaire à celui de la France, la Cour européenne de Justice s'est montrée claire : « aucun pays ne peut interdire totalement la culture d'OGM ». Par ailleurs, à l'initiative des Etats-Unis une procédure est actuellement en cours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la question de savoir si une interdiction de fait de la commercialisation de produits OGM par l'Union européenne est compatible ou pas avec les règles du commerce inter-national. 9 - Le sort des OGM en France est-il pour autant scellé ? Sûrement pas puisque, comme nous venons de la voir, la décision ne dépend pas que de nous. Qui plus est, en activant la clause de sauvegarde, le Gou-vernement a aussi bien pris soin d'ajouter qu'il ne renonçait pas à toute ambition en matière de recherche. La preuve : ce sont 45 millions qui seront alloués sur trois ans à la recherche sur les biotechnologies végétales. 10 - Au fait les OGM, ça marche ? Pour le moment pas si bien que ça. Du moins au regard de plusieurs études américaines menées sur le sujet en 2006. Ainsi, si aux Etats-Unis les producteurs de soja semblent avoir trouvé leur compte, cela est moins évident pour les producteurs de maïs. Alors qu'en Chine si les producteurs de coton transgénique em-ployaient peu de pesticides à leurs débuts, ils en utilisent désormais autant que leurs homologues restés aux techniques traditionnelles. Mais la recherche avance et l'arrivée des OGM dits « de seconde génération » pourrait bouleverser la donne. René Raffin > note Sondage réalisé en avril 2007 par l'institut TLB et publié dans la revue Agriculture et Nouvelles technologies. |
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21/01/2008
Conférence - Débat avec Christian Vélot
La Plateforme pour des Agricultures durables et solidaires dans le Jura organise une
conférence débat sur le thème des OGM avec Christian Vélot,
Christian VELOT est Enseignant-Chercheur en Génétique Moléculaire à lUniversité Paris-Sud. Depuis 2002, il est responsable dune équipe de recherche à lInstitut de Génétique et Microbiologie (Institut mixte CNRS-Université) sur le Centre Scientifique dOrsay. Il anime sur son temps personnel de nombreuses conférences à destination du grand public sur le thème des OGM, dont l'une a notamment servi de document de travail à lintergroupe OGM du Grenelle de lEnvironnement.
Collectif pour une Franche sans OGM 15 rue de l'Industrie 25 000 Besançon Téléphone : 03 81 80 92 98
Courriel : fcsansogm@laposte Site
Web : http://fcsansogm.org
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18/01/2008
Xavier Beulin (FNSEA) démissionne
OGM: Xavier Beulin (FNSEA) démissionne du Haut comité provisoire PARIS, 17 jan 2008 (AFP) - Xavier Beulin, premier vice-président de la FNSEA, a annoncé qu'il avait démissionné du Haut comité privisoire sur les OGM, jeudi lors d'une conférence de presse. "Je considère que ce Haut comité a servi uniquement de faire-valoir à un compromis (entre le gouvernement et les écologistes, ndlr)", a déclaré M. Beulin pour justifier sa démission. Didier Marteau, vice-président de l'APCA (assemblée permanente des chambres d'agriculture), qui siège également au Haut comité provisoire au titre des organisations agricoles, a assuré à l'AFP que pour sa part il ne démissionnerait pas. La FNSEA, furieuse que le gouvernement ait décidé vendredi dernier d'invoquer à Bruxelles la "clause de sauvegarde" lui permettant d'engager une procédure suspendant la culture du maïs MON810, a par ailleurs décidé de ne pas organiser des manifestations, comme elle l'avait laissé entendre pendant un moment, dans les ports français pour bloquer les importations en grand nombre de soja OGM américain destiné à l'alimentation animale. "Nous préférons mobiliser les parlementaires, députés et sénateurs, pour le vote de la loi sur les OGM", a déclaré M. Lemétayer. Le président de la FNSEA, qui qualifie désormais les OGM "d'organismes génant pour les municipales", a donné l'exemple en se rendant mercredi soir aux voeux du Sénat et en s'entretenant du sujet jeudi matin avec Nicolas Sarkozy lors de ses voeux aux forces de la Nation. Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a déjà souhaité que le projet de loi sur les OGM, qui doit être débattu à partir du 5 février au Sénat, soit adopté avant la fin de la session parlementaire en juin.
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16/01/2008
Prochaine réunion du collectif 01
Vendredi 18 janvier 2008
18h à la maison des syndicats à Bourg en Bresse
11:35 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0)
15/01/2008
Le progrès : Incidents de Beaupont
Article du mardi 15 janvier 2008
Incidents de Beaupont : OGM non merci n'a pas porté plainte
Nous relations dans nos éditions de dimanche, l'agression perpétrée samedi à Beaupont contre des militants anti-OGM. Sur la place du village bressan, deux personnes excitées et ne partageant visiblement pas leurs opinions, ont arraché une banderole, bousculée une jeune femme puis embarqué pour les détruire des documents et des pétitions.
Après l'avoir envisagé, les militants agressés ont décidé de ne pas porter plainte. « On va en reparler entre nous, mais nous ne voulons pas monter trop en épingle ces faits, on ne veut pas en faire un fromage. Visiblement, il y en a qui ont pété les plombs, qui sont mauvais perdants. Nous perdre, on a l'habitude, eux non » se tente à plaisanter le leader des anti-OGM présent sur les lieux samedi. « Il est vrai qu'on s'est sérieusement posés la question, car notre jeune militante a été choquée et une main courante aurait pu servir à marquer le coup, si des actes du même genre venaient à se renouveler. »
O.L.
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