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02/05/2009

Les faucheurs au secours des agriculteurs américains !

Par Napakatbra

José Bové et sa horde de faucheurs volontaires accueillis aux États-Unis comme des héros ? Pas si loin de la réalité. Les cultivateurs de coton et de soja OGM des États du Sud sont confrontés à des mauvaises herbes "nouvelle génération" qui résistent aux pesticides. Seule solution : le désherbage manuel. Aïe...

Des mauvaises herbes d’un nouveau genre se répandent à grande vitesse, dans le sud des États-Unis. Et ce, malgré les tonnes de Roundup régulièrement déversées - par avion la plupart du temps - dans les champs de coton et de soja OGM. Six États sont principalement concernés : la Géorgie, la Caroline du Sud, la Caroline du Nord, l’Arkansas, le Tennessee et le Missouri subissent de plein fouet la fronde de ces "superweeds".

Universitaires et agriculteurs tirent la sonnette d’alarme

Selon les spécialistes, la raison de cette évolution tient dans l’utilisation massive des OGM résistants au pesticide Roundup : 90% des cultures, selon Monsanto. Les gènes de résistance se sont-ils recombinés avec des plantes sauvages, comme le craignent les spécialistes depuis des années ? Oui, selon le professeur Andrew Lowe, de l’Université du Centre australien pour la biologie de l’évolution et la diversité biologique, qui constate le même problème en Australie. Conclusion identique pour un groupe de scientifiques du Centre for Ecology and Hydrology britannique. En Géorgie, 50 000 hectares sont infestés, selon Stanley Culpepper, spécialiste des mauvaises herbes à l’université de Géorgie. "Les agriculteurs réalisent que la menace est très sérieuse. Pendant deux ans, on a cherché en vain à le leur faire comprendre" a-t-il déclaré.

Des coûts exorbitants de désherbage manuel

Monsanto préconise une solution miracle : mélanger le maximum de pesticides différents, y compris des produits comme le "2,4-D", ingrédient de l’Agent orange utilisé par l’armée américaine au Vietnam et qui a fait des ravages sanitaires. Ce dernier est d’ailleurs interdit au Danemark, en Norvège et en Suède. Mais cette solution n’a guère convaincu les professionnels.

Du coup, la seule solution qui s’offre à eux est de désherber... à la main. À l’ancienne. Et cela coûte excessivement cher. D’autant que certains champs sont tellement envahis qu’ils sont purement et simplement abandonnés par leurs propriétaires. L’amarante est un véritable fléau. Totalement incontrôlable. Capable de produire 10 000 graines en une seule fournée, elle résiste à la sécheresse et peut atteindre trois mètres de hauteur, étouffant littéralement les cultures.

Les coûts des semences et des engrais ont augmenté de 40% entre 2003 et 2007. Les agriculteurs touchés par ce nouveau problème envisagent dorénavant de renoncer aux OGM. Si Monsanto est toujours intouchable, aux États-Unis, et que la technologie génétique n’est pas formellement remise en cause, les agriculteurs "ont commencé à se rebeller contre les coûts élevés" affirme encore Alan Rowland, producteur de graines de soja, qui voit maintenant les commandes de semences traditionnelles affluer, au détriment des OGM.

Monsanto au courant dès 2001

Selon la Soil Association, une association anti-OGM britannique, Monsanto connaissait la menace des "superweeds" dès 2001, puisque la firme avait fait breveter la technique de mélanger de l’herbicide Roundup avec d’autres pesticides qui ciblent des plantes résistantes au Roundup. "Ce brevet va permettre à l’entreprise de profiter d’un problème que ses produits ont créé à l’origine" affirme un rapport de la Soil Association publié en 2002.

Si même les agriculteurs américains s’y mettent...

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