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14/05/2009

la fiabilité statistique des études, Selon un mathématicien

Selon un mathématicien, la fiabilité statistique des études portant sur les effets sanitaires des OGM est insignifiante

Il faudrait tout oublier. Des affirmations définitives sur la toxicité ou l'innocuité des organismes génétiquement modifiés (OGM), il faudrait ne rien retenir - ou vraiment pas grand-chose. C'est, en substance, la thèse que défend Marc Lavielle, seul mathématicien membre du Haut Conseil des biotechnologies (HCB), instance qui a pour mission d'apporter son expertise sur des sujets comme les OGM et qui devait tenir, mardi 12 mai, sa toute première réunion.

Car, à en croire ce statisticien de l'Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria), qui dirige un groupe de recherche sur les usages de la statistique dans le domaine de la santé, aucune étude de toxicologie n'est aujourd'hui en mesure de conclure, une fois pour toutes, que les OGM font - ou ne font pas - peser de risques sanitaires. La faute, selon lui, à des pratiques statistiques contestables et à des protocoles expérimentaux trop peu ambitieux.

"Aujourd'hui, explique le chercheur, les tests ne sont menés que sur des groupes de l'ordre d'une dizaine de rats, pendant quelques semaines..." Et le traitement statistique appliqué aux données issues de ces expériences - mesures de différents paramètres biologiques en fonction du régime alimentaire des rongeurs - permettrait de changer les conclusions du tout au tout.

On se souvient de la controverse autour du maïs MON863 : les chercheurs de Monsanto avaient conclu, en 2005, dans la revue Food and Chemical Toxicology, à l'absence de différences "significatives" entre les groupes de rongeurs examinés. Deux ans plus tard, des chercheurs français assuraient, dans Archives of Environmental Contamination and Toxicology, que la consommation du fameux OGM entraînait des troubles hépatiques et rénaux. Le piquant de l'histoire étant que ces deux conclusions, opposées, étaient tirées des mêmes données expérimentales : seule changeait la moulinette statistique à laquelle elles étaient passées...

Qui croire ? Marc Lavielle renvoie les deux analyses dos à dos - la première étant selon lui un peu "légère", la seconde ayant cherché à pallier cette "légèreté" au prix d'erreurs techniques. Pourtant, trancher le débat pourrait être simple : "Il faut fonder un cadre d'analyse statistique qui mette tout le monde d'accord, s'entendre sur une méthodologie commune qui permettrait de sortir de la suspicion généralisée", affirme-t-il.

Autre point de crispation : l'accès aux données expérimentales. Celles-ci sont tenues secrètes par les firmes agrochimiques qui financent et commanditent les études. C'est ainsi une action de Greenpeace devant une juridiction allemande qui avait permis la "réanalyse" des effets présumés du MON863. "La publicité des données est absolument nécessaire, explique M. Lavielle. A défaut, c'est un peu comme si on attribuait le prix Goncourt à un livre en ayant seulement eu accès à sa quatrième de couverture..."

Hélas, même avec l'accès aux données, le statisticien peut ne pas pouvoir se prononcer ! Le nombre de rongeurs testés est toujours trop faible pour détecter des effets fins. "C'est pourtant un travail qui est fait tous les jours par les statisticiens des laboratoires pharmaceutiques : on pose la variation d'un paramètre, par exemple le poids de l'animal, à partir de laquelle on estime qu'il y a un effet préoccupant, ensuite on établit le niveau de certitude qu'on veut atteindre dans la détection de cet effet. A partir de ces données, on peut établir la taille de l'échantillon nécessaire."

Marc Lavielle donne un exemple simple : pour détecter, sur le rat, avec une certitude de 99 %, une variation du poids du foie de l'ordre de 10 %, il faut un échantillon de cinquante rongeurs au moins. Sur un échantillon de vingt rats, la probabilité de détection du même effet tombe à 88 %. Avec dix rats testés, elle est d'environ 60 %.

Rien de révolutionnaire dans de telles pratiques : elles sont non seulement mises en oeuvre par l'industrie pharmaceutique mais aussi... par Monsanto lui-même. Avec malice, Marc Lavielle précise que l'agrochimiste américain met en oeuvre de telles techniques lorsqu'il s'agit de définir le nombre de questionnaires (2 500) à envoyer aux agriculteurs et obtenir une statistique fiable dans la compilation des réponses... Pourtant, s'agissant des rats et des OGM, "on en reste à des échantillons trop petits pour sortir de l'incertitude".

Le biochimiste Gilles-Eric Séralini, dont la "réanalyse" des données brutes de l'étude du MON863 est critiquée par Marc Lavielle, précise que des effets "statistiquement significatifs" de cet OGM sont désormais reconnus par la firme agrochimique. Qui, cependant, en conteste le caractère "biologiquement significatif"... Pour clore le débat sur la toxicité présumée des OGM, de bonnes pratiques statistiques sont certainement nécessaires ; elles ne seront sans doute pas suffisantes.

Stéphane Foucart

08/03/2009

Le coton Bt de Monsanto détruit la terre et les agriculteurs

Le 24 février 2009

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L'Inde est le 3ème producteur mondial de coton après la Chine et les USA. L'état du Gujarat est tourné vers l'agriculture et en particulier vers la production de coton


La biosécurité vise à faire en sorte que les OGM ne nuisent ni à l'environnement ni à la santé.

 

La terre, sa fertilité et les organismes qui entretiennent sa fertilité, sont un élément vital de l'environnement, en particulier dans le contexte de la production alimentaire et agricole.

 

Une récente étude scientifique réalisée par Navdanya, a comparé la terre des champs où du coton Bt a été planté pendant 3 ans avec celle des champs adjacents, plantés de coton naturel ou d'autres cultures. La région couverte incluait le Nagpur, l’Amravati et le Wardha de Vidarbha, ce qui représente les plus grandes plantations de coton OGM en Inde, et le taux le plus haut de suicides de fermiers (4000 par an).

 

En 3 ans, le coton Bt a réduit la population d’actinomycètes de 17%. Les actinomycètes sont indispensables pour dissocier la cellulose et créer l'humus.

 

La population bactérienne a été réduite de 14%. La biomasse microbienne totale a été réduite de 8,9%.

 

Les enzymes bénéfiques, vitales pour la terre, qui rendent les nutriments disponibles pour les plantes, ont aussi été considérablement réduites. Le phosphatase acide, qui contribue à l'assimilation des phosphates, a été réduit de 26,6%. Le nitrogénase, les enzymes qui catalysent la fixation de l'azote moléculaire, a été réduit de 22,6%.

 

À ce rythme, une dizaine d'années de culture de coton OGM, ou de tout type de culture génétiquement modifiée dotée de gènes Bt, pourrait entraîner la destruction totale des organismes du sol, laissant la terre morte, incapables de produire la nourriture.

 

Dans son dernier communiqué, l’International Service for the Acquisition of Agri-Biotech Applications a déclaré qu’il y a 7,6 millions d’hectares de coton Bt en Inde. Cela veut dire que 7,6 millions d’hectares de terre sont en train de mourir.

 

Habituellement, l'impact des OGM sur les organismes du sol n’est pas étudié. C'est une lacune redoutable, car la toxine Bt des cultures comme le maïs MON 810, le coton Bt ou l’aubergine Bt, a un grave impact sur les organismes bénéfiques du sol.

 

Le gouvernement de l'Inde cherche à ratifier l’homologation de l’aubergine Bt sans faire l’étude de biosécurité concernant les conséquences sur les organismes du sol. La Commission européenne tente de faire pression sur les pays exempts d'OGM pour introduire le maïs MON 810.

 

L’étude de Navdanya, la première à avoir examiné l'impact à long terme du coton Bt sur les organismes du sol, est un appel au réveil pour les organismes de réglementation du monde entier. Elle montre aussi que les affirmations de l'industrie biotechnologique sur l’innocuité des cultures génétiquement modifiées sont mensongères.

 

Pour obtenir une copie du rapport de l’étude et pour de plus amples renseignements, veuillez contacter :

 

Navdanya
A-60, Hauz Khas

New Delhi – 110 016

Téléphone : 91-11-26535422 / 26532124

Courriel : vandana@vandanashiva.com

Site Internet : www.navdanya.org

 

 

Article original en anglais : Monsanto's Bt Cotton Kills the Soil as Well as Farmers, le 23 février 2009.

Traduction : Pétrus Lombard.

07/03/2009

Réponse de Corinne Lepage au communiqué des experts de l'AFSSA

Une lueur d’espoir semble enfin apparaître dans le dossier OGM. En effet, la bataille menée par le lobby pro-OGM pour éviter le progrès des connaissances quant à l’impact sanitaire des OGM semble quelque peu s’essouffler.
De quoi s’agit-il ? D’éviter que des études sérieuses, indépendantes et rendues publiques sur les effets des OGM sur la santé humaine ne puissent être menées à bien, a fortiori ouvertes à la controverse scientifique et au débat public.

La tâche pouvait paraitre ardue dans la mesure où la directive communautaire de 2001 exigeait avant toute mise sur le marché des études sur l’impact à moyen et long terme des OGM notamment sur la santé et interdisait que ces études puissent être dissimulées au public sous le prétexte du secret industriel.

Le combat a donc été engagé pour ne pas appliquer ce texte grâce au soutien sans faille de la Commission et à l’ambigüité pour ne pas dire le double discours d’un certain nombre d’Etats, dont malheureusement le nôtre. Comment ?

- tout d’abord, en faisant adopter en 2003 un règlement sur l’alimentation, beaucoup plus laxiste que la directive de 2001, qui ne prévoit pas  la publicité des études ni du reste leur caractère obligatoire et que les industriels peuvent choisir plutôt que le régime de la directive de 2001 pour solliciter les autorisations.

- ensuite , en se battant pour ne pas  réaliser les études sur les rats durant 90 jours, ce qui est le strict minimum , lorsque l’on sait que les OGM sont pesticides et que tout pesticide mis sur le marché doit comporter des études réalisées sur deux mammifères dont l’une durant deux ans. Mais aussi, en tentant  d’obtenir qu’aucun Etat ne réalise ces études afin d’éviter totu débat public ;- en fin, en dissimulant les rares études faites par les firmes en brandissant le secret industriel, inopposable  au terme de la directive de 2001. C’est ce que vient de faire M.Barnier , au nom du gouvernement français en refusant de rendre publique l’étude sur le MON 810.

Or, cette triple stratégie commence à se fissurer.
Tout d’abord, parce que la contestation sur l’absence d’études sérieuses monte et vient en particulier des Etats-Unis. Vingt-six scientifiques américains viennent de rendre publique une déclaration dans laquelle ils affirment qu'« aucune recherche réellement indépendante ne peut être légalement menée sur de nombreuses questions de première importance ». Loin d'être anti-OGM, certains de ces chercheurs affirment même y être favorables. Dans le cadre de la mise en place de réunions consultatives sur les cultures OGM. Spécialistes des insectes du maïs, ces chercheurs ont dus ‘avouer incapables de fornir à l’Etat des informations dans la mesure où la recherche scientifique sur les OGM formellement interdite. En effet, les vendeurs de semences génétiquement modifiées interdisent par contrat aux acheteurs de mener des recherches sur leurs produits et interdisent la publications d’études extérieures si ils ne les ont aps au préalable validées. «  Si une compagnie peut contrôler les recherches (...) elle peut réduire les aspects négatifs potentiels qui peuvent survenir dans toute étude » affirme Ken Ostlie, entomologiste à l'Université du Minnesota. Pour Elson J. Shields, professeur d'entomologie à l'Université de Cornell, les firmes «  peuvent potentiellement pratiquer le blanchissage des données et des informations soumises au Ministère de la Protection de l'Environnement (EPA) ». Mark A. Boetel, de l'université d'état du Dakota, raconte pour sa part qu'il a maintes fois essayé d'obtenir les autorisations nécessaires pour étudier la réponse biologique des semences transgéniques à un traitement insecticide. En vain. Ce sujet ayant été rendu public aux Etats-Unis, il est plus que probable que des évolution surviennent d’autant plus que la Californie débat d’un projet de loi mettant à la charge des firmes agrosemencières une responsabilité en cas de pollution.

En second lieu,  la contre-expertise menée par le CRII-GEN sur le MON 863 qui a fait l’objet d’un vaste débat européen, même si fidèle à sa tradition , l’EFSA a refusé de revoir sa position, a mis en lumière les anomalies déjà relevées par Monsanto qui devaient être dissimulées et quelques autres sur le foie, les reins le poids et la formule sanguine des animaux ayant consommé du maïs MON 863 durant 90 jours. Depuis lors, se sont ajoutées de nouvelles études concordantes , y compris les premières études publiques.  Tout d’abord , une étude publique autrichienne, la plus poussée au monde, qui porte sur plusieurs générations de rats met en lumière des différences significatives pour les rats qui ont consommé un mélange de MON 810 et de NK 603, sur des paramètres qui sont les mêmes que ceux relevées pour  leMON 863, ce qui confirme la possibilité d’effets secondaires. L’étude déjà menée par le Professeur BUIATTI, de Florence en 2008 sur le MON 810 met en lumière des caractéristiques génétiques inattendues.  De plus, après 10 ans d’atermoiements, l’INRA a fini par mener à bien une étude qui avait été bloquée et qui met en lumière le passage des génes modifiés dans le sang des animaux. Ces études toutes concordantes pour montrer la possibilité d’effets secondaires sur la santé humaine interviennent  alors qu’june association de consommateurs belge qui vient de révéler que de plus en plus de produits alimentaires contenaient des traces OGM, y compris des produits bio. Dans son numéro de février, Test-Achats a publié les résultats d'une étude portant sur 113 produits contenant du maïs et/ou du soja, dont 35 produits bio. Un test semblable, effectué il y a 6 ans avait montré qu'aucun de ces produits ne contenait d'OGM. De plus, publiée dans le 21 janvier 2009 sur le site NewScientist, une étude mexicaine démontre que des gènes de maïs génétiquement modifié ont contaminé des variétés sauvages. "Maintenant, c'est officiel", affirme en introduction cette étude, résumant les atermoiements des pro-OGM à reconnaître une réalité et la preuve que le risque de contamination est plus sévère que ce qui avait été envisagé.

Enfin, le secret parait devoir être immanquablement levé. Dans un arrêt rendu fin février, la Cour de Justice des Communautés européennes vient de rappeler que le secret industriel n’est pas opposable aux informations d’ordre parcellaire relatives à l’implantation des cultures OGM .Mais, la rédaction de l’arrêt est très générale et vise l’article 25 de la directive qui concerne précisément aussi les études sur la santé.

Ainsi se rapproche inéluctablement l’épreuve de vérité, le moment où les agrosemenciers set ceux qui les soutiennent ne pourront plus éviter de mettre sur la place publique le débat sur les effets des OGM sur la santé humaine. C’est sans doute la raison pour laquelle la violence est aujourd’hui considérable et les pressions n’ont jamais été aussi fortes  pour contraindre les européens récalcitrants à accepter les OGM. La course contre la montre est effectivement engagée mais le temps risque de manquer à ceux qui ont projeté de rendre la situation irréversible avant que l’étendue des dégâts ne puisse être connue. Et, leur acharnement pèsera certainement lourd lorsque sera venue l’heure de la recherche des responsabilités des uns et des autres.

 

Corinne Lepage, ancien ministre, présidente du Crii-Gen

26/02/2009

OGM : les grandes compagnies empêchent la recherche scientifique

 Aucune recherche véritablement indépendante ne peut être légalement conduite sur beaucoup de questions critiques » révèle un scientifique américain au New York Times, dans un article paru le 19 février. D’après le célèbre quotidien, un groupe de 26 chercheurs vient de déposer une plainte auprès de l'Agence pour la Protection de l'Environnement (E.P.A.) aux Etats-Unis. Les scientifiques y dénoncent les pratiques des entreprises de la biotechnologie qui empêchent toutes recherches indépendantes et approfondies sur leurs semences génétiquement modifiées.

Protégées par la propriété intellectuelle, les compagnies conservent en effet l’entier contrôle sur l’utilisation qui peut être faite de leur semence. Ainsi, si les universités américaines peuvent librement acheter des pesticides ou des graines conventionnelles pour mener des recherches, il leur est, par contre, totalement interdit de manipuler des semences génétiquement modifiées sans l’accord des entreprises. Les chercheurs expliquent au New York Times que parfois les autorisations ne sont pas accordées et, quand elles le sont, les compagnies se réservent le droit de passer en revue tous les résultats avant leur publication. Ken Ostlie, un entomologiste à l'université du Minnesota, déclare au journaliste Andrew Pollack que « si une compagnie peut commander la recherche du domaine public, elle peut diminuer les effets négatifs potentiels démontrés par n'importe quelle recherche ».

Des chercheurs qui ne peuvent plus faire leur travail
Pour le groupe de chercheurs, signataires du document envoyé à l’E.P.A. et qui, pour la plupart, ne préfèrent pas révéler leur nom, ce blocage des recherches leurs pose d’importants problèmes. N’étant pas eux-mêmes opposés au développement des biotechnologies, ces scientifiques qui étudient les insectes parasites des céréales se plaignent de ne pas pouvoir faire leur travail et aider les cultivateurs à utiliser au mieux les nouvelles semences. Le Dr. Shields de Cornell avoue que « nombreux sont ceux qui ont peur d’être blacklisté. Si votre travail est la recherche sur les résistances aux insectes, vous avez besoin d’étudier les dernières variétés or, si les compagnies ne vous fournissent pas les autorisations, tout simplement, vous ne pouvez pas faire votre boulot ». Les témoignages publiés par le New York Times sont, à ce titre, éloquents. Par exemple, la compagnie Syngenta (n°3 mondial des semences) interdit toute recherche en général mais également empêche tout acheteur de comparer les semences à des produits de firmes concurrentes. En 2007, le Dr Ostlie obtenait l’autorisation de trois entreprises pour effectuer des comparaisons sur leurs variétés, mais, dès l’année suivante, Syngenta lui retirait la permission d’utiliser ses semences de maïs, jugeant « qu'il n'était pas dans son intérêt de le laisser continuer ». Marquez A. Boetel, professeur agrégé d'entomologie à l'université du Dakota du Nord, n’a, quant à lui, jamais pu obtenir l’autorisation de Monsanto pour examiner la réaction au traitement insecticide de récoltes de betteraves à sucre génétiquement modifiées. Chris DiFonzo, entomologiste à l'université du Michigan, témoigne pour sa part qu’elle n’a pas pu mener ses suivis d’insectes dans les champs plantés en OGM au risque de mettre le propriétaire en violation des accords passés avec les compagnies.

« le potentiel de blanchir les données »
Les semenciers assument sans complexe le maintien de ces restrictions pour protéger leur propriété intellectuelle, se disant prêts à discuter avec les universitaires. Par ailleurs, Monsanto et Syngenta se targuent de soutenir la recherche, ce qui, cela dit, n’est pas sans poser problème aux scientifiques qui constatent que les financements pour la recherche agronomique viennent de plus en plus du secteur privé. Les scientifiques des universités d’Etat, signataires de la plainte, déplorent le fait d’être de plus en plus dépendants des grandes compagnies. Une situation inacceptable quand, d’après eux, les données fournies au gouvernement sont « limitées à l'excès» et les entreprises « ont le potentiel de blanchir les données et l'information soumise à l’E.P.A.».

Elisabeth Leciak

07/02/2009

Le scandale de l’évaluation du MON 810

Que fait la presse à ce sujet, à part le silence ?!
vendredi 6 février 2009

Le GIET (Groupe International d’Etudes Transdisciplinaires) [1] a demandé à la Commission Européenne de répondre à une question qui semble aussi naturelle qu’essentielle : « Est-ce qu’avec les données et analyses fournies par Monsanto, on peut être raisonnablement assuré de la non toxicité du maïs transgénique MON810 ? »

Les services de M. Barroso ont transmis la question à l’EFSA, qui n’a pas répondu.
Néanmoins, de façon surprenante, l’AESA vient de juger infondée la décision, prise par le gouvernement français, de suspendre la culture du maïs MON810...

Selon le docteur Frédéric Jacquemart, président du GIET : « Le dossier du MON810, tel que présenté par Monsanto, ne permet pas d’infirmer le caractère toxique du maïs MON810, ce qui serait pourtant une condition préliminaire à toute réflexion sur une autorisation pour l’alimentation ». L’AESA vient, par son avis, de se déconsidérer définitivement et met ainsi en cause la crédibilité des institutions européennes. La balle est maintenant dans le camp de la Commission Européenne pour, ou non, restaurer la confiance dans l’UE

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le GIET communique

l’AFSSA, rendant un avis sur la clause de sauvegarde MON810, affirme qu’il n’y a pas de risque pour la santé. Or, les tests fournis par MONSANTO, non seulement se limitent à une toxico subchronique, mais encore, ILS NE PERMETTENT AUCUNE CONCLUSION
Ce n’est pas la première fois que nous signalons ce fait, et je désespère.
Une telle escroquerie intellectuelle est un scandale et suffit à discréditer totalement et l’EFSA, et Barroso, qui, prévenu, laisse faire (au contraire de Dimas, qui, lui, a tenté de suivre).
Aucune suite dans les médias... Je ne sais pas comment faire pour faire connaître au public une telle évidence.

Frédéric Jacquemart

 

 

[1] Le GIET est une association culturelle créée en 1996, qui a pour vocation de réfléchir sur la nature de la science et à développer la transdisciplinarité. Le GIET est actuellement présent en Belgique, Allemagne, États-Unis et en France. Le Groupe, majoritairement constitué de chercheurs, n’a aucun engagement politique.