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15/06/2008

Réponse de C. Boutin à Xavier Breton

Monsieur le Député,

Opposer Bové à Monsanto c'est diviser pour mieux régner !

Opposer Bové à Monsanto montre bien que vous n'avez pas pris le recul suffisant pour analyser les raisons de l'existence de ces deux « pôles », car il y a à mon avis au moins une raison commune essentielle.

Pourquoi Monsanto a-t-elle tant de pouvoir ? Parcequ'un jour, il a été décidé, pour des raisons purement mercantiles, que le vivant pouvait être breveté. A-t-on demandé un jour à la société civile si elle souhaitait une telle chose ? Y-a-t-il eu un débat de fond dans lequel chacun aurait pu donner son avis ? Non. Pourquoi ? De quoi a-t-on peur ?..!

Vous avez, vous autres politiques, une bien drôle conception du citoyen, qui n'est plus, à vos yeux, qu'un consommateur (et occasionnellement, un électeur).

José Bové en tant que contestataire existe justement et aussi parce que l'avis du peuple n'est absolument pas pris en compte. Pourquoi votre loi ne serait-elle pas plus contestataire que le combat de José Bové? Pourquoi l'idéologie dominante serait-elle plus celle du politique au pouvoir que celle du peuple ?

 

Alors je pense que le fond du problème se situe à un autre niveau que de choisir ou de ne pas choisir entre Bové et Monsanto.

 

Vous voulez, à force de nous le marteler, que tous les français croient que cette loi donne « un des cadres les plus protecteurs au monde ».

Pourquoi ressentez-vous alors le besoin de nous écrire qu'il faut rester vigilant pour préserver les spécificités des territoires comme la Bresse et le Revermont, si vous croyez tant en cette loi? En lisant cette phrase, si l'on continuait à penser que, malgré ce que vous répétiez, cette loi ne cadrait pas assez la culture des OGMs, nous pourrions nous dire que nous n'aurions rien à craindre sur notre territoire, parce que notre député défendrait notre chapelle ?

Je crois que là encore, vous avez mal compris notre combat : nous ne pensons pas qu'à notre chapelle. Non, nous avons une vision un peu plus vaste sur un problème de fond qui engage l'avenir de l'humanité sur de nombreux plans.


Je vous prie de bien vouloir accepter, Monsieur le Député, mes salutations distinguées.

Catherine Boutin

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