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16/06/2008

Réponse de P. Jeannin à X. Breton

Monsieur Breton,

 

Je me permets de réagir sur certains points de votre communiqué sensé expliciter votre position au moment du vote de la loi sur les OGM.

 

Tout d'abord la formule "Ni Monsanto, ni Bové" est choquante sur 2 points:

 

- Mettre sur le même plan une entreprise multinationale dont la finalité première est comme toute entreprise de réaliser des profits, et une personne qui se place sur le terrain des idées et s'engage pour ce qu'il croit être l'intérêt collectif, est effectivement choquant.

- Même si Bové est la figure de proue du combat anti-OGM, chercher à minimiser ou à discréditer ce mouvement en le réduisant à une seule personne n'est pas correct.

Nous avons, particulièrement dans l'Ain, apporté la preuve de notre volonté de fédérer de nombreuses personnes et courants sur ce sujet aussi sensible, et par nos efforts de pédagogie et notre volonté de dialogue et d'ouverture, nous sommes parvenus à regrouper outre la majorité des consommateurs, les principales structures représentant les modes de production agricole de qualité de notre département.

 

Selon votre expression, doit-on considérer que ce que nous avons réalisé dans l'Ain depuis un an en lien étroit avec des responsables professionnels tels que Charles BERNARD (président de la coopérative d'Etrez) ou Luc DESBOIS (producteur de lait à Comté) doit être assimilé à de l'idéologie contestatrice et subversive ?

Je constate avec amertume que les échanges que nous avons eu ne vous ont pas aidé à développer votre indépendance vis à vis d'un lobby professionnel, animé par quelques céréaliers intensifs plus soucieux de renforcer leur intérêt particulier que de construire une agriculture départementale réellement durable. De cette indépendance là, vous ne parlez pas !!! Peut-on espérer qu'elle vous habite un jour ?

 

Enfin, en reconnaissant que pour ce qui concerne l'application de la loi, la vigilance est de mise "pour préserver les spécificités de territoires comme la Bresse et le Revermont, qui ont la chance d'avoir une agriculture diversifiée et de qualité", vous avouez explicitement que les OGM constituent une réelle menace pour ces systèmes agraires.

 

Sur ce dernier point, deux questions:

 - Comment comptez-vous assurer une réelle protection de ces systèmes agricoles compte tenu de la dissémination avérée des pollens OGM ? Allez-vous demander au ministre de l'agriculture d'imposer des distances de sécurité suffisamment protectrices (la semaine dernière, il a été révélé en Vendée des contaminations en 2007 provenant d'une parcelle située à 35 kms de distance. En toute logique vous ne pouvez pas demander moins !).

- Lorsque dans votre communiqué, vous évoquez la Bresse et le Revermont, vous faites allusion aux modes de production sous AOC. Mais que faites-vous de l'agriculture biologique qui a vocation à se développer sur l'ensemble du territoire (je vous renvoie au Grenelle de l'environnement et au plan Barnier sur la bio)? Considérez-vous que ce mode de production doit être cantonné dans d'hypothétiques réserves ou envisagez-vous comme je le crois que la bio devra pour survivre accepter un seuil d'OGM qui devra constamment être relevé ? Si telle est votre intention, ayez le courage de le dire clairement aux citoyens de la 1ère circonscription de l'Ain.

 

Vous souhaitez maintenir un climat de confiance et de dialogue entre toutes les bonnes volontés:

Je pense qu'avec les personnes qui se sont engagées dans ce débat, avoir fait preuve de bonne volonté, mais si la confiance est rompue aujourd'hui, c'est de votre responsabilité et de celle de vos collègues députés qui ont voté cette loi.

Et puisque vous évoquez la liberté de vote au sein de votre groupe politique, je vous fais remarquer que dans les deux départements savoyards (où la protection des AOC est prioritaire), sur les 8 députés (tous UMP) seuls 3 ont voté en faveur de cette loi.

Vous aviez donc, comme vous l'affirmez la liberté de vote, et vous avez choisi de voter cette loi.

C'était évidemment votre droit, aussi vous devrez assumer aujourd'hui et plus encore demain cette responsabilité.

 

Cordialement

Philippe JEANNIN

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