10/01/2008
Le progrès : C'est maintenant que ça se joue
Article du jeudi 10 janvier 2008
Remise de pétition en préfecture hier, actions de sensibilisation le week-end prochain. Le collectif anti-OGM de l'Ain s'invite dans le débat sur les cultures transgéniques
L'avis de la haute autorité provisoire ne modifie en rien la position du collectif « OGM non merci » de l'Ain. « Pour nous, la coexistence entre OGM et non-OGM est impossible » rappelle l'un des porte-paroles Gérard Boinon. « Tant que le gouvernement n'aura pas activé la clause de sauvegarde sur le maïs MOn 810, tant que nous n'aurons pas obtenu de garanties sur le moratoire, tant qu'une loi mettant en place des mesures de protection efficaces ne sera pas votée, nous restons plus que jamais mobilisés. C'est maintenant que ça se joue ».
Hier après-midi, une délégation a déposé au cabinet du préfet une pétition départementale de 1 900 signatures. La plupart récoltées lors des réunions publiques d'information, organisées depuis l'été dans l'Ain. Le texte pose le problème de l'incompatibilité des cultures transgéniques avec l'AOC et l'agriculture biologique, celui de leur dissémination et des risques qu'ils font peser sur la santé et la biodiversité.
Qui a mangé les OGM de l'Ain ?
A l'échelon national, le collectif intervient auprès de chaque parlementaire. Dans le département, seul Etienne Blanc s'est déclaré contre le moratoire. Les trois autres députés n'ont pas donné de réponse. Ce week-end, « OGM non-merci » en appelle à l'opinion publique. « Nous demandons que chacun envoie une lettre à son parlementaire ». Question-clé : pour ou contre le droit de produire et consommer « sans OGM » ? Et non « avec et sans OGM » comme le prévoit le projet de Loi, la nuance est de taille.
Les militants proposeront la lettre-type samedi matin sur les marchés de Bourg-en-Bresse et Ambérieu-en-Bugey. Samedi après-midi et dimanche matin, ils se rendront dans des communes d'implantation du Monsanto 810 : Beaupont, Cormoz, Domsure
Pour mémoire, cet organisme génétiquement modifié est destiné à lutter contre la pyrale du maïs.
En 2007, 135 hectares (sur les 270 de Rhône-Alpes) ont été cultivés dans quatre cantons de l'Ain : Viriat, Coligny, Saint-Trivier-de-Courtes et Montrevel. Plus, des expérimentations plein champ à Faramans et Saint-Maurice-de-Gourdans.
« Depuis, il y a eu gel des semences. Mais on ne sait toujours pas ce que sont devenus les OGM de l'Ain » fait observer Philippe Janin, autre porte-parole du collectif. « Les agriculteurs les ont donnés à leurs porcs ou les ont vendus sur le marché de gros, d'accord. Mais après ? Où est passée la viande ? Combien de consommateurs en on mangé à leur insu ? » La dangerosité, la transparence, la traçabilité, l'étiquetage Autant de grain à moudre pour le législateur.
Marc Dazy
10:00 Publié dans La presse locale | Lien permanent | Commentaires (0)
10/12/2007
Rassemblement le 15/12/07 à Estrablin
RASSEMBLEMENT LE SAMEDI 15 DECEMBRE de 12 h à 16 h
Salle polyvalente d’ESTRABLIN
(8km de Vienne en direction de St Jean de Bournay)
POUR LA LIBERTE ET LE DROIT DE PRODUIRE ET DE CONSOMMER SANS OGM
12h ; Conférence de presse :
-
la clause de sauvegarde, annoncée toujours pas mise en place. Le projet de loi, qui devient un projet de coexistence .Le décret relatif à la vente des semences qui prend fin le 9/02.
-
Etudes des moyens à mettre en œuvre pour qu’aucun maïs OGM ne soit semé au printemps
Chaque organisation présente : collectifs départementaux, associations de producteurs et de consommateurs, confédération Paysanne,…sera invitée à s’exprimer. Y participeront également des élus, Gérard Leras et José Bové (sous réserve),
13h :Casse-croûte
tiré des paniers et partagé. Les spécialités locales et régionales sans.OGM seront appréciées. Bière et jus des faucheurs.
Cette rencontre sera l’occasion d’envisager la suite à donner (inter-organisations) pour résister localement et régionalement à ce risque majeur que constitue le développement des cultures OGM en plein champ
12h ; Conférence de presse :la clause de sauvegarde, annoncée toujours pas mise en place. Le projet de loi, qui devient un projet de coexistence .Le décret relatif à la vente des semences qui prend fin le 9/02.
Etudes des moyens à mettre en œuvre pour qu’aucun maïs OGM ne soit semé au printemps
Chaque organisation présente : collectifs départementaux, associations de producteurs et de consommateurs, confédération Paysanne,…sera invitée à s’exprimer. Y participeront également des élus, Gérard Leras et José Bové (sous réserve),
13h :Casse-croûte
tiré des paniers et partagé. Les spécialités locales et régionales sans.OGM seront appréciées. Bière et jus des faucheurs.
Cette rencontre sera l’occasion d’envisager la suite à donner (inter-organisations) pour résister localement et régionalement à ce risque majeur que constitue le développement des cultures OGM en plein champ
ollectif des Faucheurs Volontaires
18:40 Publié dans infos régionales | Lien permanent | Commentaires (0)
07/12/2007
OGM : la Confédération paysanne trompée
« Nous avons été trompés lors du Grenelle de l’Environnement » estime la Confédération paysanne, syndicat « fer de lance » de la lutte contre les OGM.
Le Ministère de l’Ecologie avait annoncé la mise en œuvre de la clause de sauvegarde en même temps qu’un arrêté de suspension pour le maïs Mon 810.
A la lecture de l’arrêté ministériel paru ce matin au JO, il apparaît bien, aujourd’hui, que ce soit bien le ministère de l’Agriculture qui ait eu le dernier mot dans le bras de fer interministériel qui semble s’être tenu jusqu’au week-end dernier et au delà.
Stupéfaits de cette décision qui consiste à geler les semences en hiver, nous sommes très choqués que le ministre de l’Agriculture ait cédé à la pression des lobbies agro-industriels mettant en cause la pérennité des exploitations agricoles et la survie des paysans.
On aurait pu attendre au moins du ministre de l’Agriculture qu’il protège et défende les systèmes agricoles de qualité.
Si toutes les propositions issues du Grenelle de l’Environnement subissent le même sort que le traitement de ce premier dossier, l’intérêt de cette consultation ne pèsera pas bien lourd dans l’histoire !
Le Président de la République n’avait-il pas annoncé qu’il faisait du ministère de l’Ecologie le plus important de son gouvernement ?
Contacts :
Olivier Keller, Commission OGM 06 26 45 19 48
Jacques Pasquier, Secrétaire national 06 72 44 14 83
Régis Hochart, Porte Parole 06 08 75 00 73
18:35 Publié dans Infos nationales | Lien permanent | Commentaires (0)
23/11/2007
Le point : spécial Bourg en bresse
Par Matthieu Noli - Le point du 22 novembre 2007
Les 135 hectares de maïs transgénique plantés dans le département de l'Ain représentent-ils un risque pour les 220 élevages de poulets de Bresse, répartis sur trois départements (Ain, Jura, Saône-et-Loire) ? Un an après la poussée de grippe aviaire, qui avait obligé les éleveurs à confiner leurs volailles (en contradiction avec le cahier des charges de l'appellation), l'AOC poulet de Bresse, qui fête cette année son 50e anniversaire, est-elle à nouveau menacée? Cela ne fait pas de doute aux yeux des militants du Collectif OGM non merci!, qui regroupe une douzaine d'associations dont Attac, les amis de José Bové, la Confédération paysanne et les Verts. Le collectif est monté au créneau dès la diffusion, le 14 juillet, sur le site du ministère de l'Agriculture, de la carte des cultures OGM autorisées, canton par canton.
Certes, il est peu probable que les éleveurs utilisent sciemment du maïs transgénique car ce serait une folie compte tenu d'un récent sondage selon lequel 86 % des Français sont hostiles aux OGM. Mais les militants redoutent une contamination des champs de maïs sain par simple pollinisation. D'après eux, un apiculteur des environs aurait déjà perdu une partie de sa clientèle suisse, convaincue que ses abeilles butinaient des fleurs « infestées » par du pollen transgénique. Comment s'assurer que les poulets, poulardes et autres chapons qui font la gloire de la région ne mangeront pas de maïs transgénique? «Je redoute la réaction du consommateur s'il apprend que son poulet de Bresse a été nourri aux OGM, quand bien même ce serait à l'insu de l'éleveur, s'inquiète Jacques Evieux, de la Confédération paysanne. // pourrait se sentir d'autant plus floué que la législation européenne n 'impose pas la mention "susceptible de contenir des OGM" pour l'alimentation animale. »
Les militants ne décolèrent pas.
Dès le 11 juillet, le Collectif OGM non merci ! a adressé une lettre ouverte au célèbre restaurateur et président du CIVB (Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse) Georges Blanc, pour lui demander de prendre position. Sans plus attendre, l'interprofes-sion s'est réunie le 19 octobre pour affirmer son tefus de la présence d OGM dans toute la filière et exiger que des tt sts soient effectués pour s'en assurer. A 1 'Inao, l'organisme chargé le veiller au respect du cahier des charges des différentes AOC, on se montre plutôt satisfait : «Dès lors que ie CIVB s'est positionné, nous considérons que nous avons les garanties suffisantes, estime Christèie Mercier, directrice de cet organisme à l'antenne de Mâcon. Les procédures de traçabilitê existent déjà: il ne devrait pas être trop difficile de faire ces analyses. » Malgré tout, les militants du collectif ne décolèrent pas. « Ce qui nous a scandalisés, affirme leur porte-parole, Gérard Boinon, c'est que sous couvert de transparence nous n'avons été informés que des cantons où ce maïs transgénique a été planté. Or ces quatre cantons regroupent 65 communes et des centaines d'exploitations: le secret est bien gardé pour une technologie ne représentant prétendument aucun danger!' Dès l'annonce du ministère de l'Agriculture, les membres du collectif se sont employés à débusquer les agriculteurs « fautifs » pour comprendre leurs motivations et mettre en garde les exploitants agricoles des environs.
Cependant, l'interdiction des OGM ne figure pas dans le projet de nouveau cahier des charges que l'interprofession a soumis à l'Inao l'an dernier. Le vice-président du CIVB, Pierre Bernard, un jeune éleveur de 37 ans, s'en explique : -La révision du cahier des charges est une procédure longue, que nous avons initiée voilà plusieurs années. Elle a été approuvée par 85% des éleveurs. Nous souhaitons modifier l'alimentation de la volaille pour améliorer la qualité et la régularité du produit. » Parmi les mesures envisagées, l'interprofession souhaite augmenter la taille des parcours pour la volaille - celle-ci pourra ainsi puiser davantage de nourriture l'hiver; elle veut aussi construire des linéaires de haies pour que les bêtes aient de l'ombre l'été et ne rentrent pas dans les bâtiments ; enfin, le CIVB voudrait que soit autorisée l'utilisation de compléments alimentaires, en cas de besoin. «Tout cela n'a rien à voir avec les OGM, ajoute Pierre Bernard. Malgré tout, nous préférons quand même appliquer le principe de précaution. »
Et le jeune éleveur de conclure : «De toute façon, ces inquiétudes viennent de personnes qui ne font pas partie de la filière. Chez nous, des producteurs aux transformateurs, tout le monde reste serein. A l'évidence, le CIVB préfère considérer cette affaire d'OGM comme un pétard mouillé plutôt que comme une bombe en puissance
12:00 Publié dans Infos nationales | Lien permanent | Commentaires (0)
21/11/2007
Le Progrès : sur la trace des OGM
Article du mercredi 21 novembre 2007
Que sont devenus les 134 hectares de maïs transgénique semés en juillet dans l'Ain ? Question complexe, tant retrouver la trace des OGM s'apparente à la recherche de l'aiguille dans la meule de foin.
L'organisme génétiquement modifié est bien identifié. Il s'agit du « Monsanto 810 », du nom du fabricant américain basé à Bron. Un OGM capable de lutter contre la pyrale, cette larve qui parasite les tiges de maïs et génère des mycotoxines.
Le site ministériel répertorie les cantons d'implantation, le nombre de parcelles et leur superficie. Ici, Coligny, Montrevel, Saint-Trivier-de-Courtes et Viriat. Rien en revanche sur la localisation. Dans un débat sensible, l'administration et les « pro-OGM » la jouent profil bas.
Regroupés dans le collectif « OGM non merci », les « anti » ont mené l'enquête. Résultat, 85 hectares de maïs transgénique repérés chez trois exploitants : les GAEC Pomat (« La Tournelle », Pirajoux), Michel (« Les Cours », Domsure) et Perthuizet (« Grosbuis », Cormoz), à qui nous avons donné la parole.
Et la transparence ?
Les récoltes sont aujourd'hui rentrées. Elles sont destinées à alimenter le cheptel en auto-production, si ce n'est que la donne a changé entre le semis et la moisson. Le cahier des charges de la future AOC « Beurre et crème de Bresse » proscrit les OGM dans l'alimentation des laitières. Du coup, les éleveurs qui se sont engagés sur la voie de l'appellation doivent écouler leurs stocks transgéniques sur le marché des céréales, ou les réserver à d'autres bétails, aux porcs par exemple.
Le Grenelle environnement a gelé les semences de Monsanto 810 jusqu'à l'intervention législative. « Mais ça ne change rien à la commercialisation » confirme René Romeu, directeur de la DGCCRF de l'Ain. « A partir du moment où la culture de produits OGM est autorisée, on peut les utiliser dans certaines fabrications ».
Philippe Janin, au nom de l'ADABIO s'insurge. « On peut acheter à son insu du saucisson fabriqué avec du cochon nourri aux OGM à 100 %. Seuls les produits végétaux sont soumis à étiquetage au-delà de 0,9 %. Pour le reste, le public n'a droit à aucune information ».
« Nous revendiquons la liberté de produire et consommer sans OGM » poursuit Philippe Janin. Mais quelle est-elle en l'absence de toute transparence ? Comment contrôler la part transgénique dans l'alimentation animale sachant que certains produits (le soja notamment) ne se trouvent plus que sous forme ogémique ? Comment maîtriser la contamination des non-OGM ? Et quels risques court-on à consommer de la viande d'animaux nourris « avec des plantes gorgées de pesticides dans des doses cent fois supérieures aux pulvérisations ?» Il est grand temps que le législateur clarifie le débat.
Marc Dazy
«On n'est pas des bandits»
On a fait un essai sur cinq hectares avec du « Coxama », un maïs OGM contre les mycotoxines de la pyrale. Autour, on a semé vingt-quatre sillons de maïs normal de même variété. La différence est flagrante. L'OGM est beaucoup plus vert, il n'y a pas une plante cassée, contrairement aux rangs d'à côté. Et pas besoin de mettre de pesticide dessus.
Certaines années, on traitait la pyrale par hélicoptère ! On en épandait sur les mares, tout le monde en respirait. Sur le colza, on met cinq insecticides. Vu ce qu'on ramasse, je ne sais pas ce qui est le plus dangereux pour la santé. On n'est pas des bandits. On pense aussi à l'avenir. Si on veut nourrir tout le monde, il faudra sûrement passer par les OGM.
On va récolter cette semaine. Mais comme on s'est inscrit dans la démarche AOC « beurre et crème de Bresse », on n'a plus le droit de nourrir nos vaches avec de l'OGM, le cahier des charges l'interdit.
On va le sécher et se débrouiller pour le commercialiser ailleurs. Ceci dit, je me demande comment on va faire avec le soja, parce que trouver du non-OGM, c'est quasiment impossible, à moins de le payer très cher.
«On n'a plus le choix»
On avait déjà semé du « Monsanto 810 » l'an passé. Cette fois, on a demandé le maximum : cinquante hectares. Le maïs est uniquement destiné à l'alimentation de nos porcs qui sont commercialisés un peu partout, sur Bourg, Valence
Il n'y a pas photo. Avec du non-OGM, on doit traiter la pyrale aux pesticides. Si on arrive à sauver 70 % de la récolte, c'est déjà bien, et on tombe à 30 % les mauvais jours. Le « Monsanto » lui, est garanti à 100 %. On donne du maïs sain à nos porcs qui intègrent mal les mycotoxines.
Maintenant, on entend tellement de choses, que les OGM restent dans la plante et patati-patata Moi, je vois qu'on enlève les pesticides. En traitant, tous les insectes y passent. Là, s'ils viennent piquer, ils sont toujours là. On dit aussi que les OGM se déplacent à des kilomètres. Mais on n'en a pas trouvé chez le voisin, et on n'a jamais rien trouvé dans le miel. Mais c'est vrai qu'on n'a jamais vu une abeille becqueter du maïs !
Les anti-OGM parlent de nous comme si nous causions du tort à l'agriculture. Mais il y a vingt ans en arrière, sur le maïs de Bresse, il n'y avait pas de mycotoxines. Aujourd'hui, on n'a plus le choix. Moi, je ne peux pas dire « j'arrête du jour au lendemain ». Si on dit non aux OGM, on ne sera pas dans la charrette alors que tout le monde va en faire. Déjà que le porc ne se vend plus qu'un euro le kilo, même pas notre prix de revient, comment on va faire ?
Si on n'a plus le droit d'en semer, on n'en sèmera pas. On vendra le maïs et on gagnera autant que sur le porc.
Un dépistage qui coûte cher
Le collectif « OGM non merci » a mené un véritable travail d'investigation. Quitte à tutoyer l'illégalité en pénétrant dans des propriétés privées pour prélever des échantillons suspects Une fois le larcin accompli, ne reste plus qu'à tremper une bandelette de révélateur dans le jus de tige. Comme pour un test de grossesse.
Sauf que la Sécu ne rembourse pas le dépistage OGM. Philippe Janin, le coordinateur de l'ADABIO (association de producteurs bio) sort les chiffres pour l'Ain, l'Isère la Drôme et l'Ardèche. 2579 euros en achats de tests, 5000 euros en analyses sur maïs bio, 700 euros d'analyses sur ruchers, 5500 euros de frais d'huissiers Le tout à la charge des associations, des organismes certificateurs ou des syndicats professionnels. La Région se serait engagée à en financer une partie.
14:30 Publié dans La presse locale | Lien permanent | Commentaires (1)