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31/08/2007

Le Progrès : Ceux qui ont mis ces parcelles ne pensent qu'à leur petite personne

Article du vendredi 31 août 2007

« Ceux qui ont mis ces parcelles ne pensent qu'à leur petite personne »

Éric Girard Producteur de lait destiné à l'AOC comté, président de la coopérative Fromageries du Revermont.

« Les parcelles d'OGM m'inspirent de sérieuses inquiétudes par rapport à la filière. Mais elles sont là, et pour cette année c'est fichu. Si on doit subir, on va essayer de voir ce qu'on peut faire pour réagir. Pour être sûr de planter le couteau où il faut, on doit d'abord s'informer. Ça peut être l'occasion d'entamer un débat sur le sujet. On peut faire avancer les choses avec de la concertation. On aurait d'ailleurs dû entamer des négociations avant de planter, d'autant qu'il existe des régions qui ne sont pas en AOC où faire des OGM.
Lorsqu'on en discute à la coopérative (ndlr. Fromageries du Revermont), on n'est d'ailleurs pas totalement contre. Le problème, c'est qu'on a aucun recul sur le sujet. Le fait que les plantations aient été faites en sourdine est inquiétant. En secteur AOC, notre cahier des charges est très strict. Toute alimentation OGM est proscrite. Nous, on en a pas, c'est sûr, mais avec la pollinisation on ne sait pas. Et c'est ce qu'on ne maîtrise pas. En ce qui me concerne, une chose est claire : ceux qui ont mis ces parcelles ne pensent qu'à leur petite personne Si ils avaient été conscients de la zone AOC, ils auraient au moins contacté leurs voisins et positionné leurs parcelles. »
Muriel Moustier

Le Progrès : Toutes les précautions sont prises

Article du vendredi 31 août 2007

« Toutes les précautions sont prises»

OGM Non Merci demande au Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse d'interdire officiellement les OGM. « Toutes les garanties sont prises » répond le président Georges Blanc

>> Dans une lettre ouverte, le collectif OGM Non Merci vous réclame l'inscription sur le cahier des charges de l'AOC volaille de Bresse de l'interdiction des OGM dans l'alimentation. Que lui répondez-vous en tant que président du CIVB ?
Que toutes les précautions sont prises et que l'inscription sur le cahier des charges n'est pas, pour le moment, une nécessité.
Les éleveurs sont tous sur la même ligne et respectent à la lettre les contraintes de production. Mais tous ces événements donnent à réfléchir. Lorsque l'on voit ce qui se passe au Brésil où la forêt cède la place aux plantations de soja OGM et l'énergie déployée chez nous par les faucheurs
>> Pensez-vous que l'image de marque de la volaille de Bresse soit menacée ?
Un sondage dit que 80 % des consommateurs sont opposés aux OGM.
Pas question donc de les accepter dans l'alimentation de nos volailles. Je suis favorable au principe de précaution et je ne suis pas un scientifique Des analyses et des contrôles sont prévus autour de ces parcelles OGM et ce n'est pas au CIVB d'en assumer le coût. Nous verrons. Les éleveurs de volailles de Bresse respectent la traçabilité de l'alimentation de leur cheptel. Il en va de même pour les entreprises de stockage de ces aliments. C'est une garantie essentielle.

>> Vous ne niez pas les risques de pollénisation du maïs non OGM Quelle serait la réaction du CIVB si cela venait à se produire ?
Ne parlons pas de malheur ! Espérons que cela n'arrivera pas Les laboratoires sont puissants et notre appellation, forte par son image, mais économiquement en position de faiblesse face à eux, ne restera pas sans réaction.
J.-M.P.

Le Progrès : Du maïs OGM aux portes du Jura

Article du vendredi 31 août 2007

Du maïs OGM aux portes du Jura 

L'association OGM Non Merci vient de découvrir une parcelle de maïs génétiquement modifié à Pirajoux dans l'Ain

Les militants de l'association « OGM Non Merci » n'en finissent plus de mouiller la chemise. Engagés depuis le début de l'été dans la traque au maïs OGM dans les cantons de Montrevel, Viriat, Saint-Trivier-de-Courtes et Coligny, soit un total de 135 ha, ils ont fini par localiser une partie des parcelles sur la commune de Pirajoux située entre Coligny et Villemotier à quelques kilomètres du Jura.
Dans un communiqué largement diffusé, ils situent le fruit de leur colère sur une cinquantaine d'hectares, au lieu-dit la Tournelle, en limite de la commune de Beaupont.
Motivant son action par la volonté « d'informer la population sur les conséquences environnementales, économiques et sanitaires », l'association affirme que « les risques de contamination par les pollens des maïs traditionnels sont grands. » Ses responsables mettent en avant leurs arguments habituels maintes fois développés en insistant sur les risques encourus par le voisinage : « Un agriculteur biologique, plusieurs producteurs laitiers en AOC comté, un apiculteur qui pourraient se retrouver dans l'impossibilité de vendre leurs productions au cas où des contaminations seraient constatées (...) »
Par la voix de l'un des leurs, Gérard Boinon, ils rappellent « l'engagement du conseil régional Rhône-Alpes qui a annoncé qu'il soutiendra les victimes de ces pollutions par la prise en charge des frais de justice engagés pour obtenir réparation. »
Avant d'ajouter : « Nos recherches se poursuivent.
Des analyses sont en cours. »

Un choix technique
De leurs côtés, les agriculteurs mis en cause par « OGM Non Merci » déclarent « être en règle ».
Ce qui d'ailleurs, ne fait aucun doute. François Pomat qui exploite la ferme avec son frère élève 2 000 porcs. Victimes plus qu'ailleurs des micro-toxines du maïs, sans doute dues à un excès d'humidité dans ce secteur du département, ils ont fait un choix technique et réfléchi, « mais pas définitif », affirment-ils.
« Si ça ne marche pas, on arrête » reconnaît François Pomat.
Peu enclins à jouer les stars de l'actualité, les deux producteurs refusent pour le moment d'en dire plus si ce n'est : « Nous ne voulons pas que cette histoire fasse de vague. Le maïs OGM pourra nourrir nos animaux ou être vendu dans les pays où il est autorisé »
Interrogé sur la question, le maire de Pirajoux, Noël Piroux, fait preuve de bon sens : « Je ne suis pas un scientifique.
Qui a raison sur les OGM ? Pour le savoir, il faut bien essayer et le génétiquement modifié a déjà tellement sauvé de vie
Nous ne sommes plus dans l'expérimentation, mais dans la production.
Alors souhaitons que toutes les précautions ont été prises à long terme, que la traçabilité est bonne, pour notre environnement et pour les animaux. »
Jean-Marc Perrat

Le Progrès : C'est inquiétant

Article du Progrès du vendredi 31 août 2007 

« C'est inquiétant »

Caroline Derlin-Sire, coordinatrice du collectif des faucheurs du Jura

 

« On sait qu'officiellement, il n'y a aucun champ d'OGM déclaré dans le Jura. Cependant, on s'aperçoit que des parcelles ont été trouvées aux portes du département et c'est inquiétant. Les abeilles qui butinent dans un rayon de 30 kilomètres peuvent transmettre des pollens de cultures OGM n'importe où. Les vents aussi, ont le même effet. Quand on sait que la distance de sécurité imposée par la législation est de 50 mètres entre un champ d'OGM et un champs de cultures biologiques, il est fort probable que des déchets viennent polluer le reste de la région. Dans une région protégée d'AOC telle que le Jura, où il existe des productions de qualité, il serait dommage de voir des OGM bâcler tout ça. On sait que 86 % des français s'avouent contre la présence d'OGM dans les champs et les assiettes, il faut donc rester vigilant et solidaire face à ses risques

Le Progrès : D'abord le bouche à oreille

Article du vendredi 31 août 2007

« D'abord le bouche à oreille »

L'association OGM Non Merci procède à des tests plus ou moins reconnus par les agriculteurs

« C'est un peu comme lorsqu'une dame veut savoir si elle attend un enfant » Gérard Boinon, animateur de l'association « OGM Non Merci », explique le processus de localisation des parcelles OGM : « C'est d'abord le bouche à oreille qui fonctionne. Ensuite, lorsque nous avons un doute, nous procédons à un test scientifique. Nous prélevons une feuille de maïs. Elle est broyée et il en ressort un jus de tige. On prend alors une languette spéciale. Une fois trempée dans le liquide, le résultat s'affiche. » La méthode est parfois contestée par les professionnels « En plus, pour prélever une feuille, ils sont bien forcés de pénétrer sur notre domaine, ce qui est interdit. Le seul test digne de foi est celui de Greenpeace », note un exploitant.
J.-M.P.