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06/08/2007

OGM : des réponses à vos questions

  Article paru dans la Voix de l'Ain Vendredi 3 août 2007

 

 

Qu'est-ce qu'un OGM ?

Un organisme génétiquement modifié est une plante, un animal ou un micro-organisme dont le code génétique a été manipulé de façon à lui conférer des caractéristiques qu'il ne possède pas à l'état naturel.

 

Comment se fabrique un OGM?

Tout dépend de l'organisme que l'on veut modifier et du type de modification que l'on veut effectuer. Il y a plusieurs méthodes, de l'ADN recombinant (la production de nou­velles souches d'organismes par la recombinaison de brins

d'ADN) à la micro-injection.

 

Où trouve-t-on des OGM?

Les OGM les plus médiatisés sont les plantes (maïs, colza, blé...), mais il est important de savoir que de nombreux autres OGM existent et sont utilisés. Dans le domaine de la santé, de nombreuses bactéries ont été génétiquement modifiées pour exprimer des protéines virales entrant dans la composition des vaccins. Cela évite l'utilisation de souches virales atténuées, éliminant totalement le risque de contracter la maladie au cours de la vacci­nation.

 

Les OGM et les produits alimentaires

Le soja est de loin la plante transgénique la plus cultivée dans le monde, suivie du mais, du coton et du colza. Les États-Unis, l'Argentine, le Canada et la Chine en sont, dans l'ordre, les plus importants producteurs. Bien que ces cultures servent principalement de nourriture aux animaux, un petit pourcentage aboutit également dans votre assiette 1

 

Les consommateurs sont-ils informés?

Le sujet épineux de l'étiquetage des OGM a suscité différentes

approches dans différents pays. En Europe, la mention « OGM » sur l'étiquette est obligatoire. Dans le doute, mieux vaut s'abstenir, tel est le principe de précaution. On indique la présence d'OGM sur l'étiquette et on laisse le consommateur faire son choix.

 

Principe de précaution: que dit la législation?

Le 2 février 1995, la loi Barnier l'inscrit dans le droit français sur la protection de l'environnement. Et en 1998, le Conseil d'Etat en donne une définition plus précise : « Ce nouveau concept se définit par l'obligation pesant sur le décideur public ou

privé de s'astreindre à une action ou de s'y refuser en fonction du risque possible. Dans ce sens, il ne lui suffit pas de conformer sa conduite à la prise en compte des risques connus. Il doit, en outre, apporter la preuve, compte tenu de l'état actuel de la science, de l'absence de risque».

 

Pourquoi mener des essais en plein champ?

La biologie est une science expérimentale qui se nourrit des observations du terrain. Les essais permettent de définir les nouvelles règles agronomiques à appliquer pour ces cultures, véri­fier l'efficacité de la modification

génétique, de tester les moyens de maîtrise des repousses et d'évaluer les risques (dissémina­tion des gènes, risque d'invasion...). ??

 

En quoi consiste un essai en plein champ?

Un essai en plein champ vise à observer le comportement en condition réelle d'une nouvelle variété et à évaluer comment il interagit sur l'environnement qui l'entoure. Ces expériences sont conduites avec des mesures d'isolement géographique ou reproductif strictes pour limiter la fécondation par du pollen de la plante OGM des plantes voi­sines de la même espèce.

 

 

03/08/2007

Le problème de la volaille

 Article paru dans la Voix de l'Ain Vendredi 3 août 2007

 

Dans la charte de l'AOC (appellation d'origine contrôlée), rédigée en 1957, il n'est bien sûr pas question d'OGM, Cependant, le problème est d'actualité. Si pour le mais en lui-même, il existe une obligation d'étiquetage, ce n'est pas le cas pour la viande et la volaille. Les animaux peuvent effectivement être engraissés à 100 % par une nourriture transgénique sans que cela n'apparaisse au moment de la vente. Comment savoir si l'alimentation de la volaille n'est pas constituée par du mats transgénique ? À l'heure actuelle, seule la bonne foi des producteurs est posée en garantie. Pas sûr que cela suffise au consommateur.

 

Le silence de la FDSEA

Article paru dans la Voix de l'Ain Vendredi 3 août 2007

Communication. C'est depuis quelques années, le cheval de bataille de la puissante FNSEA. Le syndicat agricole avait, semble-t-il, pris conscience de la nécessité d'expliquer ses positions à l'opinion et de s'impliquer davantage dans les grands thèmes sociétaux. On espérerait, dans ce contexte, que les instances professionnelles départementales majoritaires prennent part au débat brûlant sur les OGM et expliquent pourquoi elles perçoivent dans ces expérimentations, une opportunité pour l'avenir. Mais rien : pas une réunion publique, pas un communiqué de presse... La politique de l'autruche.

Certes, les responsables, si elle les sollicite, répondent aux questions de la presse... Mais ils ont raté l'occasion de prendre les devants pour se poser en acteurs constructifs du moment plutôt qu'en victimes de demain. Au risque de s'exposer aux foudres des consommateurs et d'en appeler, plus tard, à la solidarité nationale. Une attitude qui contribue, c'est certain, à creuser un peu plus le fossé entre la société et ses agriculteurs, à ternir l'image des producteurs et à alimenter les discours simplistes des nostalgiques de l'agriculture de grand-père qui eux, occupent le terrain.

ETIENNE GROSJEAN

Mais où sont donc ces OGM ?

Article paru dans la Voix de l'Ain Vendredi 3 août 2007

 

Une « chasse aux sorcières » semble engagée. 90 per­sonnes étaient réunies à Viriat jeudi 26 août au soir, pour une réunion d'information sur les Organismes génétiquement modifiés. Gérard Boinon, membre du collectif « OGM non merci » a tenté d'expliquer ce que sont les OGM et quelles sont les consé­quences de leur utilisation massi­ve. Une réunion qui a très vite tourné à un jeu de la « vérité ».

Mais où sont donc ces OGM dont tout le monde parle ?

Des parcelles où des agricul­teurs ont cultivé des OGM se trouvent en effet dans des can­tons de la région. Les membres du public cherchaient alors à savoir quels sont les paysans qui les cultivent. Climat de suspicion et propos agacés ont rythmé la soirée. Les paysans anti-OGM ne comprenant pas pourquoi on leur cache l'identité de ceux qui la cultivent. Chacun observe son voisin.

La culture d'OGM est légale si la parcelle cultivée est à 50 mètres des cultures du voisin et que l'agriculteur informe les pouvoirs publics. En Bresse, le maïs OGM est disséminé dans 134 hectares. Deux parcelles ont été recensées sur le canton de Mon-trevel-en-Bresse, deux sur celui de Viriat, cinq sur celui de Saint-Trivier-de-Courtes comme sur celui de Coligny. Quatorze pay­sans auraient donc décidé de franchir le pas. Ils sont pointés du doigt par leurs confrères

mais aussi par de simples citoyens présents à la réunion d'information. Inquiète, une dame s'interroge : « où est la transparence ? ». Un agriculteur lâche : « on les trouvera, les corbeaux ne mangent pas d'OGM »

 

Halte aux rumeurs

De son côté, Gérard Boinon explique qu'il n'est pas : « contre les OGM par principe, mais contre ceux présentés aujour­d'hui ». Il aimerait voir arriver sur le marché des OGM alliant « les capacités du cactus au maïs pour en faire pousser dans le Sahara ». Aujourd'hui ce n'est pas le cas. Le mais transgénique incriminé sur le plan local se nomme maïs BT. 11 a été vendu comme résistant à la pyrale (un papillon qui attaque les récoltes) et produisant lui-même son insecticide. Gérard Boinon dénonce ces "faux avantages. Il y a des moyens efficaces de lutter contre la pyrale. » L'intervenant concède que « cela évite à l'agri­culteur de désherber » mais note que « c'est un petit gain par rap­port aux pertes que cela peut entraîner ». Il ajoute « qu'éthi-quement pariant, ce n'est pas le pied et qu'au niveau du rende­ment, ce n'est pas terrible ».

Particulièrement agacé, un agriculteur assis au dernier rang intervient. « De toute manière, la

liberté de mon voisin s'arrête là où commence la mienne. Si je cultive du maïs à côté de son maïs OGM, le mien sera contami­né. Les pouvoirs publics doivent faire quelque chose ». Un conseiller municipal de Viriat intervient : « Je n 'ai pas de posi­tion tranchée sur les OGM, mais il faut tout de même rappeler que ceux-ci sont légaux, qu'il faut faire attention avant de montrer du doigt certains agriculteurs et de faire courir des rumeurs ». L'élu n'a pas entièrement convaincu l'assistance. Gérard Boinon rappelle que le conseil régional de

Rhône Alpes soutient les anti-OGM et qu'il s'est engagé à aider financièrement les agricul­teurs « victimes » des cultures OGM voisines. Son président, Jean Jack Queyranne a écrit au ministère de l'agriculture pour « dénoncer ces mises en culture de semences génétiquement modi­fiées car il existe un risque de dissémination pour l'environnement ». L'affaire du sang conla-miné et Tchernobyl sont aussi évoqués. Entre menace et inconnue, les OGM continuent de faire peur.

JULIEN VEYRE

 

 

02/08/2007

Faramans : une production OGM détruite par ses planteurs

Le progrès

La parcelle était destinée à des essais sur une molécule
« La mobilisation citoyenne paye toujours » En voyant à Faramans des maïs transgéniques broyés la semaine dernière par ceux qui les avaient plantés, en l'occurrence la société Monsanto, c'est par cette phrase que des militants du collectif des faucheurs volontaires Rhône-Loire avaient interprété cette destruction. Comme une forme de sabordage, face à la pression des opposants et comme une première victoire des anti-OGM. Le maïs n'avait pas atteint sa floraison, et en détruisant la parcelle de 1 400 m2, la plantation ne pouvait plus risquer de contaminer d'autres plantations traditionnelles voisines, comme le craignent les anti. Mais renseignement pris auprès de Gilbert Limandas de la chambre d'agriculture -qui au passage souligne que le pollen étant très lourd, une contamination est quasi impossible-, cette destruction n'aurait rien à voir avec la pression des « anti », mais aurait été programmée par Monsanto elle même, lors du protocole de plantation. La culture OGM devait être détruite avant le 31 juillet, n'ayant pour but non pas la production, mais celui de tester la résistance de la plante à une molécule.
Une destruction qui, si elle ne règle bien sûr pas les inquiétudes au niveau départemental et national, reste bien sûr bien accueillie par ceux qui se sont mobilisés à Faramans. Même si les anti-OGM soulignent que le risque de contamination existe avec la pollinisation, mais aussi avec le transport, le stockage ou la commercialisation des récoltes OGM.
O.L.